Bienvenue dans l'enfer du contrôle social ! Si je vous parle ici du contrôle social vu par la Chine selon un article du Washington Post, ne vous inquiétez pas, ou rassurez-vous (ce n'est qu'une pure formule de style) : les grands malades qui nous dirigent ont toujours eu l'obsession d'un contrôle social efficace.
Or, ce qu'aucune dictature n'a jamais réussi à faire, à savoir contrôler parfaitement les masses sans avoir à recourir à une violence rendant cette dictature tôt ou tard insupportable et donc entraînant sa chute, les « démocraties » occidentales, avec l'appui des nouvelles technologies et les connaissances accumulées dans la fabrication du consentement, sont en passe de le réussir à très court terme. La génération des quarantenaires dont je fais partie est la dernière génération vivante à avoir connu autre chose qu'un monde connecté, virtualisé, et constitué de réseaux sociaux dans lesquels nous nous autofichons consciencieusement.
Le plan de la Chine pour organiser sa société repose sur «big data» pour évaluer tout le monde
« Imaginez un monde où un gouvernement autoritaire surveille tout ce que vous faites, amasse d'énormes quantités de données sur presque toutes les interactions que vous faites, et vous accorde un seul score qui mesure le degré de « confiance » que l'on peut vous accorder ?
Dans ce monde-là, critiquer le parti au pouvoir, brûler un feu rouge, ne pas prendre soin de vos parents correctement, pourrait vous faire perdre des points de bonne conduite « sociale ».
Dans ce monde-là, votre score devient la vérité ultime de qui vous êtes et sert à déterminer si vous pouvez emprunter de l'argent, obtenir que vos enfants aillent dans les meilleures écoles ou encore si vous pouvez être autorisé à voyager à l'étranger.
Ce monde-là est le scénario contenu dans les plans ambitieux de la Chine pour développer un système de crédit social de grande envergure, ce qui est le plan du Parti communiste chinois qui souhaite construire une culture de la «sincérité» et une «société harmonieuse socialiste» où «la confiance est glorieuse ».
« Si la confiance est brisée en un seul lieu, les restrictions sont imposées partout. »
Ce qui pourrait se traduire par un non ambigu « si toi pas obéir, nous pourrir ton existence » ou plus pudiquement dit cela donne un sobre :
« Toute une gamme de privilèges serait refusée aux gens ou aux entreprises qui briseraient la confiance sociale et seraient également soumis à une surveillance quotidienne élargie et des inspections aléatoires. »
Voilà pour l'essentiel de cet article, vous avez compris l'idée générale. L'État, qui sait mieux que vous comment vous devez être, ce que vous devez penser ou encore les comportements « honnêtes » ou non, va, dans un tel système, récompenser les « vertueux » et punir les « réfractaires ».
Autrefois, nous utilisions les goulags, les camps de redressement et autres joyeusetés pas très raffinées.
Finalement, aujourd'hui, l'État, le gouvernement, pourra programmer votre mort sociale, d'autant plus facilement que plus personne ou presque n'est en mesure d'assurer son quotidien sans monnaie, sans compte en banque, sans argent, sans carte, sans papier, sans identité.
Finalement, aujourd'hui plus que jamais, il est très facile d'effacer quelqu'un de la société. Supprimez les comptes en banque ou ruinez quelqu'un, faites-lui perdre son travail, ou supprimez-lui ses aides financières ou minima sociaux, retirez-lui son logement et vous en faites un SDF sans plus aucun espoir de réinsertion si ce n'est celui d'abdiquer toute pensée déviante pour être « réintégré ».b
On pourrait également « taper » sur vos enfants en les destinant à de bonnes études… ou pas ! Imaginez ce poids sur tous les parents ?
Dans le monde qui vient, il faudra des convictions chevillées au corps pour oser s'opposer à un système étouffant.
Oui, nous avons constitué un monstre doté d'outils fabuleux, dont aucune dictature n'aurait jamais rêvé, et non, nous n'allons pas utiliser ses outils avec amour et bienveillance. Au contraire. La tendance lourde est bien sombre, et l'on voit bien que la « démocratie » américaine de notre enfance n'est plus que l'ombre d'elle-même.
Le « progrès » n'est pas très joyeux non pas dans ses potentialités qu'encore une fois dans ce que nous en faisons collectivement.
L'idée de liberté même est en train de s'effacer dans le silence assourdissant des centaines de millions de gens rivés à leurs écrans… Quelle tristesse insondable.
Il est déjà trop tard. Préparez-vous !
Charles SANNAT
« Insolentiae » signifie « impertinence » en latin Pour m'écrire [email protected] Pour écrire à ma femme [email protected]
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