« Etats-Unis : des millions de chômeurs privés d'allocations »
« Le 6 septembre expire aux Etats-Unis un dispositif en place depuis le printemps 2020, qui permettait à un plus grand nombre de personnes sans emploi, par exemple également des travailleurs indépendants, de toucher des indemnités plus élevées, et surtout pendant une durée plus longue. Fin mars 2020, la pandémie avait détruit 20 millions d'emplois en quelques semaines. Le Congrès et l'administration Trump avaient alors mis en place ces mesures, que Joe Biden avait prolongées une dernière fois peu après son arrivée à la Maison Blanche. Elles expirent alors que de nombreux Américains n'ont pas travaillé depuis un an et demi.
Ces aides ont permis aux Etats-Unis d'éviter de sombrer dans une crise économique et sociale encore plus profonde. Mais elles ont été accusées, ces derniers mois, de décourager le retour au travail, au moment où les employeurs, eux, ne parviennent pas à embaucher autant que nécessaire, notamment pour les emplois les moins bien payés.
7,5 millions de personnes concernées.
Les économistes ne s'attendent pas à ce que cela fasse revenir le plein emploi en un clin d'œil, mais en l'absence d'allocations, les chômeurs seront incontestablement sous pression. Andrew Stettner, du centre de réflexion progressiste The Century Foundation, évalue à 7,5 millions le nombre de personnes concernées. Mais il estime que « cet événement va être sous-estimé ». « C'est une sorte de crise silencieuse », poursuit-il.
Ces allocations chômage supplémentaires ont déjà été réduites ou supprimées de manière anticipée dans la moitié des Etats du pays, sans attendre la date butoir du 6 septembre. Une étude menée par des chercheurs américains et canadiens, publiée le mois dernier, n'a cependant mis en lumière qu'une timide augmentation des embauches et des revenus dans ces Etats. En revanche, les dépenses des consommateurs, moteur de l'économie américaine, y ont chuté de 20 % ».
Aux Etats-Unis comme ici en France les politiques du genre quoi qu'il en coûte, y compris sociales ont évité la misère, et c'est très bien. Néanmoins il est incontestable que cela retire l'utilité et la nécessité de travailler puisque la collectivité paye. Le travail n'étant plus indispensable pour faire bouillir la marmite il est évident que tous les boulots mal payés, difficiles, et fatiguant ne trouvent plus preneur. C'est le cas de la restauration par exemple.
Pour autant, si certains secteurs sont en manque de main d'oeuvre, il n'y a pas non plus pléthore d'emplois pour autant aux Etats-Unis.
« En août, 235 000 emplois seulement ont été créés par l'économie américaine, beaucoup moins que prévu, selon les données publiées vendredi par le département du Travail. La route est encore longue pour retrouver le niveau d'avant la pandémie : il manque toujours 5,3 millions d'emplois. Certains ne peuvent tout simplement pas retourner travailler, quand bien même les allocations chômage amenées à disparaître sont leur seule source de revenus. »
On va voir comment les Etats-Unis vont réagir à la suppression de ces aides directes aux gens et aux chômeurs.
Pour les banques et les gros, soyez rassurés. La banque centrale continue à verser autant que nécessaire.
Charles SANNAT
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