Lutter contre la pauvreté, c'est une belle idée n'est-ce pas ?
La première idée qui vient à l'esprit des gens quand on parle de pauvreté c'est d'aller taxer plus ceux qui possèdent plus. Ce n'est évidemment qu'une partie du problème. Il faut effectivement taxer pour assurer des protections sociales, mais il ne faut pas oublier, ne jamais oublier la seconde variable du problème à savoir comment augmenter la richesse collective et qu'elle profite au plus grand nombre. L'une des réponses est de permettre au plus grand nombre de comprendre les mécanismes de création de richesses et d'accumulation du capital. Taxer plus pour distribuer plus ne fonctionne pas et ne fonctionnera jamais, la preuve avec, dans notre pays l'augmentation de la pauvreté, une pauvreté que notre ministre de Bercy, le grand écrivain porno de l'économie, notre lumière éteinte de l'économie, ne veut pas voir. Les seins et autres renflements bruns sont doux à ses yeux et à son écriture, il veut bien les voir, mais de grâce, cachez-lui cette pauvreté qu'il ne saurait voir plus longtemps.
Inflation : Bruno Le Maire « récuse cette idée qu'il y a un appauvrissement de la société française »
Le ministre de l'Économie a tenu à souligner que l'économie française enregistre de bons résultats et crée des emplois. « Non, je ne crois pas ». Invité de franceinfo jeudi 7 septembre, le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire, « récuse cette idée qu'il y a un appauvrissement de la société française », malgré les difficultés financières des Restos du Cœur, confrontés entre autres à l'augmentation du nombre de bénéficiaires. Lui s'en tient à ce constat : « c'est le signe que l'inflation touche très durement beaucoup de nos compatriotes ».
« Comprenez bien ce que je dis : l'économie française, une fois encore, a des bons résultats. Nous créons des emplois et l'objectif est de créer des emplois toujours mieux qualifiés et mieux rémunérés », explique le patron de Bercy. Cela dit, « bien entendu qu'il reste aujourd'hui beaucoup de personnes en difficulté, beaucoup de personnes qui ont du mal à boucler les fins de mois, beaucoup de personnes qui ont du mal à se nourrir ».
« Notre responsabilité, c'est de leur offrir des solutions sur les prix alimentaires », assure-t-il. Autres devoirs du gouvernement, selon lui : « permettre aux associations de remplir leur rôle et de sortir le maximum de personnes de la pauvreté dans les mois qui viennent ». Voilà pourquoi « nous permettrons aux Restos et à toutes les banques alimentaires de fonctionner sans soucis et sans difficulté », promet-il.
L'État a déjà promis une aide supplémentaire de 15 millions d'euros aux « Restos ».
Vous avez compris la pensée ministérielle vous ?
Si je comprends bien, ce n'est pas qu'il y a un appauvrissement de la société française, c'est juste que « c'est le signe que l'inflation touche très durement beaucoup de nos compatriotes ».
Si à ce niveau du raisonnement du ministre vous vous grattez la tête je pense que c'est bon signe.
C'est à la hauteur de la fulgurance intellectuelle présidentielle et de cette célèbre citation macroniste » Je ne dirais pas que c'est un échec : ça n'a pas marché »
Vous pouvez également écouter l'enregistrement pour la postérité. Si, si.
Il y a bien appauvrissement de la société française !
Tous les indicateurs montrent objectivement qu'il y a un appauvrissement des classes moyennes et des classes populaires ou plus modestes.
Tous les indicateurs montrent objectivement, que cela va mieux pour les plus riches effectivement de plus en plus riches (et ce n'est pas une raison pour les crucifier en place publique).
Il faut comprendre ce qu'il se passe. Comprendre que l'inflation, la mondialisation, l'informatisation et tous les phénomènes économiques de ces trente dernières années touchent les classes les moins favorisées, des classes sociales que l'on déclasse de plus en plus en termes culturels et de formation.
Plus l'éducation et l'instruction s'effondrent, plus l'école s'enfonce dans le néant intellectuel et plus les inégalités progressent, plus la pauvreté avance. La taxation n'est qu'une toute petite partie de l'équation, c'est cela que je tente d'expliquer sans doute trop imparfaitement. Prenez le temps d'écouter ce sociologue.
Vous pouvez interdire l'héritage financier, dire que l'on démarre tous la vie et disons nos 18 ans, avec 300 000 euros qui seraient donnés à tous, le « capital culturel » l'éducation, l'amour, ou la confiance que vous aurez reçus changeront radicalement le potentiel de performance de chacun.
Des enfants qui jouent avec des lettres sur le frigo, des parents qui leur lisent une histoire le soir : si ces pratiques peuvent sembler insignifiantes, elles en disent pourtant long sur le déterminisme social, explique le sociologue Bernard Lahire. pic.twitter.com/fuv9xrZ7kR
— France Culture (@franceculture) September 3, 2023
Vouloir réduire les inégalités et la pauvreté, c'est d'abord penser les causes de ces inégalités dans leur globalité, et croyez-moi, taxer le vilain riche c'est qu'une des variables. Utile, importante, mais loin d'être une réponse unique.
Une réflexion collective qui serait donc passionnante à avoir, sans s'insulter, sans en faire un débat politique ou un enjeu idéologique, juste une volonté partagée d'améliorer profondément et sincèrement le quotidien de tous, du plus grand nombre avec au cœur, une immense ambition pour nos enfants.
Charles SANNAT
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