Vous ne connaissez sans doute pas Robert Holzmann. Rassurez-vous, moi non plus, je ne prends pas un verre avec lui tous les vendredis soir, il faut dire que ce n'est pas mon voisin de pallier, mais le gouverneur de la banque centrale d'Autriche.
Oui l'Autriche, c'est un tantinet proche de l'Allemagne en terme d'attitude et culturellement.
Là-bas, l'inflation on n'aime pas trop et à côté de nos amis allemands, on aime bien faire passer les messages par les autres. Politiquement c'est mieux.
D'après cette dépêche de l'agence Reuters, « la Banque centrale européenne (BCE) pourrait resserrer sa politique monétaire plus rapidement qu'anticipé si les pressions inflationnistes se révèlent persistantes, a déclaré Robert Holzmann, l'un des membres du Conseil des gouverneurs, dans une tribune publiée mercredi par Eurofi Magazine.
Les indicateurs publiés ces dernières semaines suggèrent que la hausse des prix s'est amplifiée et pourrait ne pas être uniquement temporaire.
« Il est possible que nous soyons en mesure de normaliser la politique monétaire plus tôt que ne le prévoient la plupart des spécialistes des marchés financiers », écrit ainsi Robert Holzmann, gouverneur de la banque centrale nationale autrichienne.
Il estime que les goulets d'étranglement dans les chaînes d'approvisionnement, les pénuries de main-d'œuvre, le potentiel de rattrapage de la demande de consommation des ménages, l'impact des politiques de lutte contre le dérèglement climatique et un relèvement durable des anticipations d'inflation représentent autant de risques à la hausse pour les prix.
La BCE pourrait annoncer jeudi un ralentissement de ses achats de titres sur les marchés tout en réaffirmant qu'elle continuera de soutenir l'économie de la zone euro pendant les années à venir.
« Cela ne signifie pas un retrait prématuré du caractère accommodant de notre politique mais plutôt que ce caractère accommodant sera nécessaire pendant une période plus courte que ce que prévoient les marchés », poursuit Robert Holzmann.
Il ajoute qu'une politique monétaire ultra-accommodante pourrait aboutir à des déséquilibres financiers, des effets de redistribution indésirables et une allocation de capital inefficace ».
Oui, il a raison Holzmann, c'est un peu comme Rémi Gaillard qui revendique que « c'est en faisant n'importe quoi que l'on devient n'importe qui », maxime qui s'applique à merveille à la politique des banques centrales.
C'est en faisant n'importe quoi que l'on obtient n'importe quoi… comme des taux d'intérêt négatifs ou encore une explosion de la création monétaire.
Le problème n'est même plus de savoir si cela va créer des déséquilibres, mais si on peut encore seulement réussir à sortir de l'ornière.
Charles SANNAT
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