Pascal Boulanger, président de la Fédération des promoteurs immobiliers, était l'invité de BFM Business. Il raconte les dessous du CNR Logement.
Et il résume le Conseil national de la refondation (CNR) de cette manière: « Il faut considérer que ce CNR est la première marche. Si on considère que c'est le point final, alors on va droit dans le mur ».
Pascal Boulanger rappelle que cela fait des mois que les professionnels travaillent sur le CNR. « On a fait plein de propositions. Il y avait 3 ateliers dans ce CNR, les trois ateliers avaient des propositions intéressantes donc on était plutôt content. On a fait un arbitrage pour savoir ce qu'on gardait et là franchement la montagne vient d'accoucher d'une souris. (…) Ce sont des mesures minimalistes. On ne retient pas grand-chose ».
Et Pascal Boulanger ajoute: « Jusqu'il y a 8 jours, j'étais optimiste. Mercredi, je sors d'un rendez-vous avec Bruno Le Maire qui me dit qu'ils ne peuvent pas faire grand-chose, que l'Etat est exsangue ».
Pour le président de la Fédération des promoteurs immobiliers, il est urgent d'aider le secteur mais également de rassurer les Français. Il raconte: « On prend des réservations, en 48h elles s'annulent. Il y a beaucoup de désistement psychologique ». Et pourtant, dans la constructions, des efforts ont été faits. « Chez un promoteur, une opération dure 5 ans et la marge est de 5 %, ça fait donc 1 % par an. On ne peut même pas descendre en dessous sinon les banques ne nous donneraient pas nos garanties financières d'achèvement. On a discuté avec les banques pour voir si elles acceptaient qu'on baisse nos marges pour pouvoir sortir nos opérations ». Pascal Boulanger espère encore que le gouvernement entende le secteur.
Le gouvernement n'entendra rien avant un an !
Il y a un an ceux qui comme moi disaient que le gouvernement préparait les conditions de la crise du siècle n'étaient pas entendus. Pour le gouvernement les « chiffres » étaient bons. C'est normal il y a de l'inertie sur le marché immobilier.
Cette année, le gouvernement pense simplement que quelques promoteurs vont souffrir. Ce n'est pas bien grave. Ils coûtent 2 milliards d'euros d'aides par an, et l'Etat a besoin de sous. Voilà une économie facile. Ils vont couiner un peu, mais une manifestation de promoteurs immobiliers, il n'y a pas de quoi faire trembler les CRS !!
L'année prochaine, les vedettes de Bercy pourront comptabiliser les pertes de rentrées fiscales qui seront de 10 à 30 milliards d'euros en raison de l'effondrement des droits de mutation.
Là, ils paniqueront, l'année prochaine ou l'année suivante. En 2024 ou en 2025, ils remettront en place une nouvelle loi de défiscalisation pour tenter de réparer avec 4 ans de retard la crise dont ils sont les seuls et uniques responsables.
Nous avons non pas des Mozarts de la finance, mais des virtuoses de l'échec économique.
Charles SANNAT
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