Alors que les inquiétudes montent à nouveau aux Etats-Unis sur la santé des banques régionales américaines, c'est la BNP Paribas qui surprend dans le mauvais sens du terme les marchés financiers et chute violemment en bourse.
« BNP Paribas a dévoilé des résultats inférieurs aux attentes au quatrième trimestre. Mais la sanction du marché est beaucoup plus importante puisque l'action plonge de près de 10 % à 56,4 euros en début de séance à Paris. La banque a été pénalisée par une série de charges exceptionnelles et un affaiblissement des activités liées au crédit consommation et à l'immobilier commercial. »
« Sur les trois derniers mois de 2023, l'établissement financier a vu son résultat net part du groupe chuter de 50 % à 1,07 milliard d'euros, contre 2 MdsE de consensus 'Bloomberg', »
« Les provisions ont grimpé de 39 % pour atteindre 972 millions d'euros, le prêteur ayant dû mettre de l'argent de côté pour couvrir les risques liés aux prêts non performants ».
La BNP est loin d'être en faillite ou même en difficulté, et elle fait partie de ces établissements trop gros pour faire faillite. Il n'y a donc pas de quoi s'inquiéter véritablement à courts termes, mais ce qui arrive à la banque verte est très logique.
Avec la hausse des taux l'immobilier commercial bat de l'aile, les crédits à la consommation qui rapportent le plus se font rares et les défauts des emprunteurs augmentent.
Dans un tel contexte, que va faire la BNP ? Elle va distribuer des dividendes importants au lieu de constituer des réserves encore plus importantes.
C'est bien là le nœud du problème.
Les banques centrales, les régulateurs ou les gouvernements devraient interdire les versements de dividendes des banques dans certains contextes de crise ou les limiter fortement pour les « reporter » à plus tard via une distribution de ce que l'on pourrait appeler des « réserves excédentaires ». C'est ce que ferait n'importe quel chef d'entreprise soucieux de l'avenir.
Charles SANNAT
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