Dans notre pays où l'on aime détester les riches et la richesse ce qui est le plus court chemin vers la misère et la pauvreté collective, voici une bonne nouvelle qui ne pourra que ravir tous ceux qui se roulent, pour ne pas dire qui se vautre dans cette détestation.
En effet, jamais depuis 10 ans la fortune des riches n'avait baissé aussi fortement !
Pourtant et chacun pourra s'en rendre et le mesurer, voir les riches moins riches ne rendra hélas pas les pauvres moins pauvres.
Les processus de création et d'accumulation de richesse ne sont pas des vases communiquant.
Si c'était le cas, d'ailleurs, la France, notre pays, avec ses 58.5 % de dépenses publiques rapportés au PIB serait un paradis sur terre. Or dans notre pays, malgré un poids très majoritaire de la dépense publique et donc de la répartition des richesses les choses, partout se dégradent.
Pour faire reculer la pauvreté, les impôts, les taxes et punir les riches, n'a jamais fonctionné et ne fonctionnera jamais, car les processus de création et d'accumulation de richesse sont bien plus complexes qu'une simple politique de redistribution aussi sympathique soit-elle, aussi populaire soit-elle.
Sale temps pour les riches ?
Les personnes aux plus hauts patrimoines ont vu leur nombre et la valeur de leur fortune connaitre le recul le plus important en dix ans l'année dernière, selon une étude internationale menée par le cabinet de conseil Capgemini.
Le nombre de personnes fortunées dans le monde, définies par Capgemini par les personnes dont l'argent disponible hors résidence principale dépasse le million de dollars, a reculé de 3,3 % en 2022 à 21,7 millions de personnes, a calculé le cabinet dans une étude rendue publique jeudi. Logiquement, la valeur de leur fortune elle aussi a reculé, avec un patrimoine total estimé de 83.000 milliards de dollars, soit une baisse de 3,6 % par rapport à l'année précédente.
« Cela représente le plus grand recul en dix ans, en raison des incertitudes macroéconomiques et géopolitiques », souligne Capgemini dans son rapport qui a évalué 71 pays et utilise comme méthodologie un système de recensement statistique et une représentation graphique appelée la courbe de Lorenz. L'éclatement de la guerre en Ukraine et ses conséquences sur la planète, ainsi que l'envolée de l'inflation et la hausse des taux d'intérêt des banques centrales ont rendu l'année 2022 particulièrement difficile sur le plan économique.
Les indices boursiers ont connu un net recul l'an dernier: l'indice CAC 40 a perdu 9,5 %, le Nasdaq aux Etats-Unis a plongé de 33 %, et l'indice S&P 500, rassemblant les 500 principales entreprises américaines, a reculé de 20 %. « Il y a forcément une corrélation » entre l'évolution des indices boursiers et celle des fortunes car la fortune est de manière croissante constituée d'actifs financiers, estime auprès de l'AFP Elias Ghanem, directeur de la recherche financière du groupe Capgemini.
Dans le détail, les fortunes situées en Amérique du nord ont connu le plus fort recul en valeur avec -7,4 %, suivies par celles situées en Europe (-3,2 %) et en Asie-Pacifique (-2,7 %), selon l'étude. A l'inverse, celles situées en Afrique, en Amérique latine et au Moyen-Orient ont progressé, relève Capgemini, à la faveur de performances solides dans les secteurs pétroliers et gaziers, dont les prix se sont envolés avec l'éclatement de la guerre en Ukraine et les sanctions imposées à la Russie par l'Occident.
En janvier Oxfam avait estimé dans un rapport publié à l'ouverture du Forum de Davos que « les inégalités économiques ont atteint des niveaux extrêmes et dangereux » et l'ONG avait plaidé pour « abolir » les milliardaires à long terme.
Des inégalités économiques
Oxfam peut parler des inégalités économiques dans certains pays qui ne sont pas dotés d'un état providence ou d'un Etat devenu obèse en termes de dépenses publiques, mais parler d'inégalités économiques en France, lorsque la dépense publique est de 58.5 % du PIB c'est une insulte à l'intelligence analytique.
En disant cela, je ne dis pas qu'il n'y a pas d'inégalités économiques dans notre pays.
En revanche, j'affirme, que ces inégalités économiques ne sont pas « économiques » dans le sens où l'Etat ponctionne presque 60 % du PIB !!!!
Il y a donc une manne et une quantité d'argent prélevée très largement suffisante pour mettre fin aux « inégalités » économiques.
Nous n'avons pas un problème de manque de ressource ou d'impôts trop faibles, mais bien un problème majeur d'organisation et de choix d'affectation dans notre politique de redistribution.
Nous prenons 60 % du PIB donc de la richesse créée en France.
Et malgré ces montants, cela ne fonctionne pas.
La réalité c'est que les processus de création et d'accumulation de richesse doivent plus à l'éducation, aux connaissances, aux savoirs être et faire qu'aux aides perçues. Il faut aider. Il ne faut jamais laisser sur le bord du chemin celui qui souffre ou qui chute et la juste solidarité est toujours nécessaire.
Pourtant, il faut aller bien au-delà.
Comme le dit le proverbe chinois, « si tu donnes un poisson à un homme, il mangera un jour. Si tu lui apprends à pêcher, il mangera toujours ».
Tout passe par le fait d'apprendre les méthodes et les processus de création et d'accumulation des richesses au plus grand nombre.
Alors on pourrait laisser croire que c'est une bonne nouvelle que les riches soient moins riches, mais ce n'est pas vrai. Quand les riches maigrissent, les pauvres, eux, meurent.
Charles SANNAT
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