« La Chine se décide à sauver son secteur immobilier, crucial pour l'économie du pays » titre le quotidien le Monde, qui aurait pu rajouter la mention… « sans surprise » !
« Après des mois d'atermoiements, Pékin a annoncé des mesures fortes pour soutenir des promoteurs en quasi-faillite et un secteur de la construction en souffrance. Mais les aides de l'Etat et des banques compenseront difficilement la chute des ventes de logements. »
« Au bout de deux ans de ventes en baisse, de quasi-faillites de promoteurs immobiliers et d'immeubles en construction abandonnés, Pékin se résout à un plan de sauvetage du secteur. Ces dernières semaines, plusieurs mesures ont été annoncées, ou évoquées, pour relancer une filière qui assurait, jusqu'en 2021, environ 25 % du PIB chinois. L'approche proposée devrait emprunter plusieurs canaux : un plan de relance classique par les infrastructures pour soutenir la construction ; la rénovation de certains quartiers dans les grandes villes ; le développement du logement social. « Ces initiatives pourraient être utilisées pour renflouer de manière détournée les promoteurs, par exemple en achetant leurs actifs, ou même pour stabiliser le secteur et renforcer la confiance des acheteurs de logements », estime le cabinet de conseil Gavekal Dragonomics, installé à Pékin, dans une note du 27 novembre.
Le gouvernement a aussi annoncé une aide plus directe : le déblocage de fonds pour venir en aide aux promoteurs en mal de liquidités, grâce à une « liste blanche » de 50 promoteurs, publics et privés, approuvés par Pékin. Sur le papier, ces mesures égrainées au cours des dernières semaines ont de quoi rassurer un secteur au bord du gouffre. Les investisseurs ont d'ailleurs réagi positivement : les promoteurs chinois ont bondi en Bourse de 7,6 % le 21 novembre, au lendemain de l'annonce, d'après un décompte de l'agence Bloomberg. Certains, comme Sunac, se sont envolés de 27 %. »
La Chine fait ce que nous faisons tous depuis des années maintenant en occident.
Les autorités attendent le dernier moment pour tout de même ne pas mobiliser les fonds publics ou la planche à billets « pour rien ».
On attend donc l'arrivée du risque systémique.
Quand les risques deviennent supérieurs aux coûts d'intervention, alors les autorités monétaires, ou politique, ou les deux interviennent pour sauver ce qui peut l'être et limiter les dégâts.
Il y aura donc encore des faillites, des pertes d'emplois et un ralentissement majeur de la construction après presque 30 ans de folies immobilières en Chine qui ont accompagné une croissance économique jamais vu dans l'histoire du monde.
Il va falloir que le secteur immobilier s'adapte à sa nouvelle dynamique bien plus faible pour les années qui viennent que pour les années passées.
La Chine s'est construite !
Ce n'est pas qu'il n'y a plus besoin de construire, c'est qu'il y a moins besoin de construire.
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Charles SANNAT
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