La banque régionale américaine, New York Community Bank, spécialisée dans les prêts immobiliers, est dans une mauvaise passe après avoir reconnu des défaillances dans ses procédures de contrôle interne. Est-ce un cas isolé, ou ce problème peut-il contaminer l'ensemble du système bancaire ? C'était le sujet de l'émission d'hier sur Ecorama avec David Jacquot.
Faut-il s'inquiéter d'une nouvelle crise bancaire ?
A court terme sans doute pas.
Pourquoi ?
Parce que la crise liée à la SVB était causée par des éléments systémiques. Toutes les banques ont obligation d'investir leurs fonds propres dans des obligations d'Etat qui, en raison de la hausse des taux, venaient de perdre 30 à 60 % ! Les fonds propres de toutes les banques étaient concernés. Logiquement les banques centrales sont intervenues très rapidement en disant qu'elles reprenaient toutes ces obligations en pertes non pas à la valeur du marché mais à la valeur initiale (donc sans perte) et qu'elles garantissaient les dépôts sans limitation de montant aux Etats-Unis. Fin de la crise et du stress bancaire.
Aujourd'hui, nous sommes confrontés à une crise qui est liée à ce que l'on appelle l'augmentation du coût du risque. Expression pompeuse pour parler des impayés de remboursements de crédits qui ne sont plus remboursés par des clients défaillants. Il faut donc que le client soit défaillant. Ensuite il faut que l'hypothèque détenue du coup en garantie par la banque soit exercée et la perte constatée. Bref, il y a ici, malgré une crise immobilière mondiale réelle, beaucoup de latence. Pour la New York Community Bank, nous ne sommes pas dans le risque systémique pour deux raisons.
La première, la baisse du marché immobilier affecte les banques de manière très différente en fonction des expositions et cela passe par la gestion des provisions au niveau des chaque banque.
La seconde c'est que la New York Community Bank a mal géré justement ses provisions et là nous ne sommes pas dans du systémique mais dans une mauvaise gestion individuelle, d'une banque dont la taille reste modeste et dont les actifs, dans le pire des cas seront repris par d'autres.
Pour le moment il n'y a donc objectivement pas, à ce stade de quoi trembler. En réalité le risque réel du moment n'est pas dans les banques.
Il se situe au niveau des risques de guerre
Et je vous propose de réfléchir à la question suivante.
Dans quelle mesure les conséquences de certaines actions publiques en cas de guerre réelle avec la Russie, ou en cas de craintes de guerre avec la Russie seront véritablement différentes ?
Je vous laisse réfléchir à la portée de cette question qui peut sembler simple et anodine.
La réponse à cette question est sans doute la plus importante pour vos patrimoines, bien plus que l'avenir d'une petite banque régionale américaine.
C'est incroyable comme les choses et les risques peuvent si vite changer.
Charles SANNAT
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