C'est un article du magazine américain Forbes qui nous dit que l'on « parle beaucoup de l'entrée en récession de l'économie américaine, mais la vérité est que le risque est plus élevé en Europe » !
Ce qui est intéressant c'est de voir comment Forbes justifie cette analyse.
« Si une récession se matérialise, il est plus probable qu'elle se produise en Europe qu'aux États-Unis ».
Le rapport cite deux raisons principales, dont la première est un simple calcul. Le taux de croissance économique potentiel de l'Europe est estimé à environ 1 % par an, contre près de 2 % pour les États-Unis. Cela signifie qu'il faudrait beaucoup moins de mauvaises nouvelles pour faire sombrer l'économie européenne dans la récession que pour affecter l'économie américaine.
La deuxième raison c'est que l'Europe importe des quantités de produits de base bien plus importantes que les États-Unis.
L'Allemagne, la plus grande économie d'Europe, est fortement dépendante des importations d'énergie russe, par exemple. Elle achète environ un quart de son pétrole à la Russie et deux cinquièmes de son gaz naturel.
Les récentes sanctions contre la Russie ne cessent de compliquer la vie des Européens. En effet, de nombreux pays boycottent désormais l'achat d'énergie russe, ce qui a fait grimper en flèche les prix du pétrole et du gaz naturel par rapport à l'année dernière.
La flambée des prix des denrées alimentaires, dont une grande partie est importée dans l'UE, aggrave la crise de l'inflation.
Cette hausse des coûts pèse sur le porte-monnaie des consommateurs et sur les budgets des entreprises.
L'inflation sans indexation des salaires est une ponction de pouvoir d'achat !
« Ce resserrement des revenus réels est l'une des principales raisons pour lesquelles l'Europe et la zone euro pourraient enregistrer de légères baisses trimestrielles du PIB au cours des trois premiers trimestres de cette année ».
Mais l'article va plus loin. Eviter de peu la récession au sens de la définition est sans intérêt !
« La différence entre une économie qui connaît une contraction minime pendant deux trimestres successifs, et qui répond donc à une définition de la récession, et une économie qui stagne pendant deux trimestres successifs, et qui échappe donc à la récession, est négligeable.
Le point le plus important est que, avec ou sans récession, les performances des principales économies mondiales seront probablement plus faibles que la plupart des prévisions actuelles ». En d'autres termes, quiconque compte sur la croissance pour dynamiser son portefeuille d'actions risque d'être déçu à brève échéance.
En gros Forbes sous-entend que les actions vont continuer à corriger, car les récessions affectent les perspectives de bénéfices à long terme des entreprises.
La bourse déteste les récessions.
Charles SANNAT
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