Si nous faisons un peu d'histoire, et de théologie aussi, rien qu'un peu, de quoi va-t-on se rendre compte rapidement ?
Que depuis l'invention de la monnaie, on fait de l'argent avec de l'argent.
Pour faire de l'argent avec de l'argent, rien de plus simple car depuis la nuit des temps, le monde s'est divisé en deux catégories : les cigales d'un côté, qui chantent tous l'été, et les fourmis, qui patiemment entassent, économisent, travaillent.
Vous connaissez l'histoire, enfin la fin de cette fable, quand l'hiver vient, la cigale devient emprunteuse, et la fourmi, excédentaire, peut donc lui prêter.
La fourmi, qui n'est pas non plus uniquement philanthrope, veut bien avancer un peu de sous à notre cigale mais en échange, il faudra lui rembourser un peu plus. Cela s'appelle le taux d'intérêt.
L'usure même, dans certaines religions, ou faire de l'argent avec l'argent, est interdit ou très mal vu. C'est le cas pour l'islam et cela a donné les principes de la finance dite « islamique » ; pour les chrétiens et les catholiques en particulier, cela sent encore le souffre et le souffle du diable, l'argent reste sale, même si la religion permet le prêt et le taux d'intérêt.
Pourquoi vous parler de cela ? Parce que du coup, depuis très longtemps, l'argent en excédent et pouvant être prêté avec un taux d'intérêt a permis de laisser des traces dans l'histoire, dans nos archives.
En réalité, nous savons depuis 5 000 ans quel est le prix de l'argent, quel est le taux d'intérêt moyen, et 5 000 ans c'est pas mal pour se donner une idée de la tendance.
Pour faire simple, le prix de l'argent c'est 10 % depuis la nuit des temps !
C'est un article du Business Insider qui a fait cette petite synthèse passionnante des taux d'intérêt à travers les âges. Et c'est très instructif évidemment sur l'époque que nous vivons aujourd'hui.
- Mésopotamie (3000 av. J.-C.) : 20 %
- Babylone, selon le Code de Hammourabi en 1771 av. J.-C. : 20 %
- Après la conquête perse de Babylone par le roi Cyrus en 539 av. J.-C. : plus de 40 %
- Grèce, au temple de Délos en 500 av. J.-C. : 10 %
- Rome, selon la Loi des 12 tables en 443 av. J.-C. : 8,33 %
- Athènes et Rome, durant la période des 2 premières guerres puniques (300-200 avant J.-C.) : 8 % - Rome en l'an 1 après J.-C. : 4 %
- Empire romain sous Dioclétien en 300 : 15 % (estimation)
- Empire byzantin sous Constantin (325) : 12,5 % maximum
- Empire byzantin, code de Justinien (528) : 8 % maximum
- Cités-États italiennes en 1150 : 20 %
- Venise dans les années 1430 : 20 %
- Venise dans les années 1490 : 6,25 %
- Hollande, au début de la Guerre de 80 ans dans les années 1570 : 8,13 %
- Angleterre dans les années 1700 : 9,92 %
- États-Unis, en Floride de l'Ouest annexée par les États-Unis dans les années 1810 : 7,64 %
- États-Unis, durant la Seconde Guerre mondiale : 1,85 %
- États-Unis durant l'administration Reagan (années 80) : 15,84 %
- États-Unis en septembre 2015 : 0-0,25 %
Qu'est-ce que cela nous dit sur notre situation actuelle ?
Que même si tout le discours lénifiant des plus hautes autorités financières, économiques et politiques du monde vous disent que tout va très bien, que la situation est sous contrôle et qu'ils prennent soin de votre argent, la réalité factuelle, froide, c'est que JAMAIS dans l'histoire humaine et depuis que l'écriture existe, c'est-à-dire avec 5000 ans de recul, JAMAIS, mes amis, je dis bien JAMAIS, les taux n'ont été négatifs. Pire : JAMAIS les taux moyens n'ont été durablement tellement en dessous de 10 % !!
Cela signifie très clairement que nous ne sommes pas dans une période normale mais dans l'exception.
Généralement, quand l'exception prend fin, la fin, pour celles et ceux qui n'avaient pas compris, est douloureuse. Alors, protégez-vous !
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