Etats-unis, crise politique ouverte .

Aux Etats-Unis, c'est la crise politique ouverte entre… Républicains et cet article du Point (source ici) explique bien la situation… mais moins bien les conséquences que nous allons évoquer ensemble.

« Le président de la Chambre américaine des représentants, Kevin McCarthy, a été destitué lors d'un vote historique au Congrès mardi 3 octobre. Le « speaker » républicain a fait les frais d'un vote fratricide de plusieurs élus conservateurs proches de Donald Trump, lui reprochant d'avoir négocié avec l'opposition un budget provisoire pour financer l'administration fédérale. Leurs suffrages sont venus s'additionner à ceux des démocrates, signant une destitution inédite pour un président de la Chambre américaine des représentants.

Après un débat tendu entre conservateurs dans l'hémicycle, 216 élus ont voté pour le destituer, dont huit républicains, contre 210. Aussitôt après ce résultat sans précédent, un Kevin McCarthy malgré tout souriant a été entouré par des membres de son parti, qui lui ont donné l'accolade et lui ont serré la main. »

Bon, voilà. Kevin est viré de son poste de Speaker, l'équivalent de notre président de l'Assemblée Nationale.

« Quelques heures plus tard, Joe Biden a appelé à une élection rapide du prochain chef de la Chambre des représentants. « Comme les défis urgents de notre pays ne peuvent pas attendre, [le président] espère que la Chambre élira de façon rapide un nouveau chef », a indiqué la porte-parole de la Maison-Blanche, Karine Jean-Pierre, dans un communiqué. »

Coté démocrate, alors que l'élection présidentielle se profile et qu'elle semble difficile à remporter avec un Joe Biden qui est un véritable zombie, on a très envie de laisser les Républicains se déchirer pour leur laisser porter la responsabilité du bazar politique et économique aux Etats-Unis et c'est dit assez clairement !

« C'est au Parti républicain de mettre fin à la guerre civile des républicains à la Chambre », avait tranché le chef démocrate Hakeem Jeffries dans une lettre après une longue réunion mardi avec son groupe parlementaire. « Les raisons de laisser les républicains gérer leurs propres problèmes sont innombrables. Laissons-les se vautrer dans la fange de leur incompétence et de leur incapacité à gouverner », avait, de son côté lancé, implacable, l'élue progressiste Pramila Jayapal.

Comme le rappelle le Point, ces luttes intestines étalées au grand jour ont fait réagir l'ex-président républicain Donald Trump. « Pourquoi les républicains passent-ils leur temps à se disputer entre eux, pourquoi ne combattent-ils pas les démocrates de la gauche radicale qui détruisent notre pays ? » a-t-il écrit sur sa plateforme Truth Social.

La conséquence majeure est économique !

Le vrai problème qui va se poser très rapidement c'est évidemment le budget avec un « Shutdown » potentiel du gouvernement américain.

La radicalité de la gauche et de la droite américaines sont deux radicalités qui se répondent et se nourrissent l'une et l'autre.

Que va-t-il se passer ?

Sans doute un moment de tension politique exacerbé et c'est le plus probable, parce que tout le monde a plus intérêt à la montée des tensions qu'à voir la tempérance l'emporter.

Lorsque les positions radicales l'emportent, les conséquences économiques se font rarement attendre.

En l'espèce, une rallonge budgétaire de 45 jours avait été négociée par Kevin McCarthy et c'est bien dans cet accord et dans sa faiblesse présumée à l'égard des démocrates que se trouve le casus belli qui vient d'entraîner son éviction.

Une partie des Républicains ne veut pas de ce budget démocrate ni de compromis.

Il reste désormais moins de 45 jours aux Etats-Unis pour trouver un nouveau Speaker et un nouvel accord sur la dette américaine et le budget.

La probabilité est désormais non négligeable pour que nous allions vers un blocage.

De quoi mettre un stress supplémentaire dans les prochains jours et semaines sur les marchés qu'il faut surveiller comme le lait sur le feu.

Ce n'est pas le moment de rentrer en bourse !

Charles SANNAT