C'est un article du Figaro qui revient sur les déclarations de Powell, le président de la FED, la Banque centrale américaine.
Il a reconnu mercredi dernier que « la vigueur de l'inflation avait surpris les autorités monétaires et a prévenu que « d'autres surprises » pourraient intervenir. Dans un discours qu'il devait prononcer au Congrès, Jerome Powell a aussi assuré que l'économie américaine était suffisamment « solide et bien placée pour faire face à un resserrement monétaire ». »
Cela dit, il ne peut pas dire autre chose.
Imaginez une déclaration du type, l'économie américaine est très mal placée pour faire face à une hausse des taux en raison de l'endettement massif de l'ensemble des agents économiques qui sont de surcroit fragilisés dans de larges proportions par une inflation au plus haut depuis 40 ans !
Certes ce résumé de la situation est nettement plus proche de la réalité et de la vérité économique, mais une autorité qu'elle soit politique ou monétaire ne peut pas tenir ce genre de propos « vrais ».
Ce que j'essaie encore une fois de vous dire et surtout de vous montrer, c'est que les déclarations officielles ne servent pas à vous dire la vérité pour vous permettre de prendre les meilleures décisions, mais à assurer la stabilité des marchés et du système économique.
C'est évidemment très différent.
« L'inflation a manifestement surpris à la hausse cette année et d'autres surprises pourraient nous attendre »
C'est que qu'a également dit Jerome Powell lors de son audition annuelle devant la commission du Sénat.
« Le Comité monétaire «s'attend à ce que les hausses de taux continuent», a-t-il averti et leur rythme «dépendra des données économiques». «Nous prendrons nos décisions réunion par réunion», a indiqué le patron de la Fed, assurant que la communication de la Banque centrale serait «aussi claire que possible». «Nous nous efforcerons d'éviter d'ajouter de l'incertitude dans ce qui est déjà une période extraordinairement difficile et incertaine», a-t-il promis. Mais «dans un environnement économique en évolution rapide, notre politique s'est adaptée et continuera de le faire», a-t-il expliqué.
Vous l'avez donc compris, c'est un peu le pendant du dernier discours de Christine Lagarde de la BCE qui a dit qu'en gros on décidera de ce qu'il faut faire quand on y sera car impossible de savoir vraiment ce qu'il va se passer, donc on réagira comme il faut mais on ne sait pas encore comment!
Attention au risque immobilier !
« Les indicateurs suggèrent que la croissance du produit intérieur brut réel s'est accélérée ce trimestre, avec les dépenses de consommation restent fortes », a-t-il assuré, après un recul du PIB au 1er trimestre. Il a souligné en revanche un ralentissement des investissements des entreprises et a relevé le coup de froid qui saisit le marché immobilier « reflétant en partie des taux hypothécaires plus élevés ». « Le durcissement des conditions financières (…) devrait continuer à tempérer la croissance et contribuer à mieux équilibrer la demande et l'offre », a-t-il affirmé.
Si vous traduisez en langage intelligible ce que vient de dire Powell, c'est simple. L'immobilier est en train de se casser la figure comme en 2007/2008 avant la crise des subprimes parce que les Américains empruntent tous à taux variables et que quand les taux montent, et bien ils sont de plus en plus nombreux à ne plus pouvoir rembourser leurs crédits. Et là… saisie et pouf dehors en moins de 2 mois, les policiers armes à la main venant vous mettre dehors.
Officiellement, personne aux Etats-Unis ne veut parler de récession, mais bien évidemment elle arrive !
Mais c'est Janet Yellen, la secrétaire au Trésor qui a une sublime formule pour rassurer la ménagère de plus ou de moins de 50 ans américaine. Elle ne pense pas qu'une récession soit « inévitable », concédant cependant s'attendre « à ce que l'économie ralentisse » dans le cadre d'une transition vers une « croissance lente et stable ».
Les amis, ce n'est pas une récession, ni de la croissance négative.
Cette fois-ci ce sera une croissance lente et stable.
Vous êtes contents hein !
Charles SANNAT
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