C'est l'alerte rouge pour le pétrole de schiste américain..
En effet « le chiffre fait froid dans le dos. Selon une étude de Deloitte, l'industrie du pétrole de schiste (shale) aux États-Unis a vu ses actifs se déprécier de 300 milliards de dollars au deuxième trimestre. « Alors que les effets du Covid-19 amplifient la pression sur les sociétés de schiste jusqu'en 2020, une vague de dépréciations d'actifs pourrait entraîner, au cours des six à douze prochains mois, la consolidation la plus profonde que l'industrie ait jamais connue » affirme un dirigeant du célèbre cabinet d'audit comme le relève le Financial Times.
Symbole de ces difficultés : le grand pétrolier du Dakota, Whiting Petroleum, est entré en processus de faillite. L'action, qui cotait 150 dollars en 2015 a même plongé de 91% entre janvier et mars 2020. Au total, 18 sociétés d'exploration/production américaine de schiste se sont déclarées en faillite depuis le début de l'année d'après le cabinet Haynes & Boone spécialisé dans la restructuration d'entreprises. Ce dernier précise aussi que l'un des pionniers du pétrole de schiste aux États-Unis, Chesapeake Energy, devrait être en faillite dans les semaines qui viennent »
Comment les Etats-Unis vont-ils gérer cette situation ?
Je ne sais pas encore.
L'industrie du Shale est stratégique et les autorités américaines pourraient être tentées de sauver leur industrie du gaz de schiste, car lorsque l'on voit le coût actuel de la crise qui se chiffre en plusieurs milliers de milliards de dollars, rajouter quelques centaines de milliards pour sauver les producteurs locaux ne semble pas être infaisable.
Mais cela ne veut pas dire qu'il n'y aura pas de faillite !
Il y aura des faillites pour aider les plus gros à manger les plus petits, et ce sont les plus gros qui recevront les fonds pour « consolider » ou « restructurer » le secteur ! C'est cynique, mais c'est de cette manière là que fonctionne les choses dans notre triste monde.
Mon pronostic est donc que les autorités vont laisser faire les faillites et permettre aux plus gros de reprendre les bons actifs avec l'argent de la banque centrale américaine.
Conclusion ? Une alerte rouge pour les petits qui vont mourir, une opportunité pour les gros, et au bout du compte ce secteur tiendra et les banques créancières seront également sauvées.
Charles SANNAT
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