En Grèce, rien ne va plus. Évidemment, tout le monde fait mine que tout ira bien comme à chaque fois, pourtant, jamais la Grèce n'a été aussi proche de reprendre en main son destin.
Grèce : Tsipras évoque toujours « des divergences » après sa rencontre avec Juncker
En fin d'après-midi, nous avons appris que le Premier ministre grec Alexis Tsipras a évoqué des divergences qui restent à combler avec ses créanciers, après un entretien de deux heures jeudi après-midi avec le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, à Bruxelles.
« Nous travaillons pour combler les divergences qui subsistent, en particulier sur le plan budgétaire et financier, et afin de parvenir à un accord qui garantisse un redressement de la Grèce avec de la cohésion sociale et une dette publique soutenable », a affirmé M. Tsipras après cet entretien…
En langage non diplomatique, cela veut dire qu'ils ne sont juste d'accord sur rien. L'Europe veut imposer encore plus de souffrances au peuple grec, seulement demander plus est devenu tout simplement impossible, et tous ceux qui répètent la propagande européenne qui consiste à dire que les Grecs sont des voleurs qui ne payent pas leurs impôts n'ont aucune idée, mais alors aucune de la réalité de la crise humanitaire en Grèce. Car là-bas, nous parlons de malnutrition infantile, de crise sanitaire, d'absence de soins de base et, à défaut de famine, de disette claire et nette.
Grèce : le FMI jette un froid sur la perspective d'un accord
Enfin, en début de soirée (et après clôture de la bourse), c'est le Fonds monétaire international (FMI) qui a jeté un froid « dans les négociations entre la Grèce et ses créanciers, en affirmant qu'un accord était encore loin, au moment où des tractations étaient menées en parallèle à Bruxelles pour tenter de forger un compromis ».
« Il y a encore des différences majeures entre nous dans des secteurs essentiels et il n'y a pas eu de progrès pour combler ces différences récemment. Nous sommes encore loin d'un accord », a affirmé le porte-parole du fonds, Gerry Rice, lors d'un point de presse Washington ».
C'est une évidence. Plus ne peut pas être demandé à la Grèce et, pour mémoire, les revendications du gouvernement grec reste particulièrement modérées. Ils veulent juste rétablir les soins, et une pension de retraite pour ceux qui n'ont juste plus rien? Bref, à l'échelle politique et économique européenne, cela n'est rien, sans compter que le gouvernement grec accepte de rester dans un excédent budgétaire primaire? Il souhaite juste que cet excédent soit réduit pour réduire la crise humanitaire? Logique, normal, nous parlons d'un peuple, d'hommes, de femmes et d'enfants. Pas uniquement de contribuables et d'intérêts bancaires?
Au bout du compte? la primauté du politique sur toute autre considération
Je pense, au risque de me tromper, que juridiquement la Grèce peut faire défaut sans sortir de l'euro et ainsi profiter du parapluie de la monnaie unique sans pour autant honorer ses dettes. Certes l'Europe n'alimenterait plus les banques grecques (déjà en faillite) et ne verserait plus un sou à Athènes, mais les Grecs sont au bout du rouleau et du désespoir.
En restant dans l'euro et en décalant ses remboursements, la Grèce peut fonctionner en ligne créditrice. Si la Grèce ne paye pas ses créanciers, elle peut payer ses obligations quotidiennes. En conservant l'euro, elle évite une dévaluation et gagne encore du temps en augmentant la pression sur les élites européennes.
Mais dans tous les cas, la Grèce est en faillite. Tout le monde le sait. Personne ne veut en admettre les conséquences.
Il est déjà trop tard, préparez-vous.
Charles SANNAT
« À vouloir étouffer les révolutions pacifiques, on rend inévitables les révolutions violentes » (JFK)
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