Cet accord au G7 sur une imposition minimum à 15 % est un premier pas seulement car, le G7 ne représente que 7 pays, ce n'est donc pas toute la planète. Mais ces 7 très grandes économies ont énormément de pouvoir y compris de rétorsion et de nuisances, et c'est notamment le cas des Etats-Unis, qui peuvent tordre le bras à plus d'un récalcitrant et je pense notamment à l'Irlande.
Ce que vous voyez-là est une forme de démondialisation, mais pas une démondialisation à la Trump où l'on met des droits de douane. C'est une démondialisation où l'on force les moins-disants à s'aligner, cela revient un peu au même, sauf que l'on ne coupe pas les lignes d'approvisionnements.
N'oublions pas non plus le problème démocratique que cela implique. Chaque nation souveraine doit être en mesure de décider de ses lois, et de sa fiscalité. Si les décisions prises sont anti-concurrentielles rien n'empêche de mettre en place justement des droits de douane pour rééquilibrer les choses.
A suivre.
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Accord « sans précédent » au G7 Finances sur la fiscalité internationale
Les ministres des Finances du G7 ont annoncé samedi un accord « historique » sur un impôt mondial minimum et une meilleure répartition des recettes fiscales provenant des multinationales, particulièrement les géants du numérique, à l'issue d'une réunion de deux jours à Londres.
Le G7 s'est engagé sur l'objectif d'un taux d'impôt sur les sociétés mondial d'« au moins 15 % », d'après leur déclaration commune, qui mentionne aussi l'engagement envers une répartition équitable des droits d'imposer les bénéfices des multinationales implantées dans de nombreux pays.
Cet accord du groupe des sept grandes puissances a été qualifié d'« historique » et de «moment de fierté» par le Chancelier de l'Échiquier Rishi Sunak, qui présidait la rencontre en tant que pays organisateur du G7.
Les grandes puissances du G7 (Royaume-Uni, France, Italie Canada, Japon, Allemagne, États-Unis), encouragées par le revirement américain sur la question fiscale consécutif à l'arrivée au pouvoir de Joe Biden, veulent parvenir à une réforme ambitieuse de la fiscalité internationale dans l'esprit des travaux engagés au sein de l'OCDE.
Elle vise largement les grandes entreprises de technologie, souvent américaines, qui paient des impôts dérisoires malgré des profits de dizaines voire centaines de milliards de dollars, en se domiciliant dans des pays où le taux d'impôt sur les sociétés est très faible, voire nul.
Visé par la réforme, le géant américain des réseaux sociaux Facebook a assuré vouloir sa « réussite », même si cela implique qu'il «paye plus d'impôts et dans différents endroits», a réagi Nick Clegg, le directeur des affaires publiques du groupe, sur Twitter.
La secrétaire américaine au Trésor Janet Yellen a salué, elle, un «engagement sans précédent» des ministres des Finances du G7.
« Cet impôt minimum mondial va mettre fin à la course au moins-disant fiscal pour les entreprises, et contribuer à plus d'équité pour la classe moyenne et les travailleurs aux États-Unis et à travers le monde », selon Mme Yellen.
L'accord au G7 Finances « est un premier pas et le mois prochain nous avons un G20 des ministres des Finances pour faire de plus amples progrès », a poursuivi M.Sunak.
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, s'est félicitée sur Twitter d'un «grand pas vers une taxation et une concurrence justes», appelant à plus de «coopération internationale».
Les pays du G7 veulent mettre fin à une concurrence fiscale qui a conduit à une chute drastique des recettes fiscales issues des entreprises depuis le milieu des années 80. Une situation politiquement intenable à l'heure où les caisses des États ont été vidées par la pandémie tandis qu'à l'inverse les géants du numérique se sont rempli les poches.
Niveau du taux
Si la réforme a été unanimement saluée, le niveau du taux proposé fait débat.
« C'est un point de départ et dans les mois qui viennent nous allons nous battre pour que ce taux d'imposition minimal soit le plus élevé possible », a réagi le ministre français des Finances Bruno Le Maire.
Pour Gabriela Bucher, de l'ONG Oxfam, un taux minimal de 15% est «bien trop bas» si l'on veut lutter contre le «recours aux paradis fiscaux».
À l'inverse, pour un pays comme l'Irlande, qui a fait de son bas taux d'impôt sur les sociétés (12,5 %) un avantage comparatif, il est trop élevé.
Plusieurs pays dont la France, le Royaume-Uni, l'Italie ou l'Espagne ont déjà mis en œuvre leur propre taxe numérique en attendant et les discussions avec les États-Unis portaient aussi sur le calendrier du retrait de ces mesures nationales à la faveur de la réforme internationale.
Charles SANNAT
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