Stéphane Desquartiers, président de la Maison de l'investisseur, explique sur BFM Business que même si la baisse des prix de l'immobilier ne se perçoit pas encore suffisamment dans les chiffres, elle est bel et bien là. Explications.
« Il y a une baisse cachée des prix ». Stéphane Desquartiers, président de la Maison de l'investisseur, était invité ce mardi sur BFM Business dans l'émission « Tout pour investir ». Et il est revenu sur cette baisse dont tous le monde parle mais que personne ne voit réellement. « La baisse officielle est relativement contenue pour l'instant, de l'ordre de 4 % – 5 % pour les métropoles. Mais il y a une baisse cachée. (…). Le marché aujourd'hui est très ralenti. Il y a du choix, il y a du stock et en même temps, les acheteurs sont fébriles. Ils ne portent leur intérêt que sur les biens parfaits et au-dessus de la moyenne. Il n'y a que les biens parfaits qui se vendent », explique-t-il.
Et il ajoute: « Et ça fausse le marché. On s'imagine que le bien standard vaut une base 100. Hier le bien parfait se vendait 110- 112, mais aujourd'hui il se vend 95-96. Donc on a l'illusion d'avoir simplement une baisse de 4-5 % mais à qualité de produits équivalente, on a une baisse de 10-12 % peut-être 15 % ».
Concernant les biens imparfaits, les choses sont claires : « Il n'y a pas de visite, pas d'appel, pas d'offres, ils ne se vendent pas du tout. Ce sont ceux-là qui représentent les 30% de ventes en moins ». Mais ces biens imparfaits vont finir par se vendre. En effet, tout d'abord, il y a les fameux trois D de l'immobilier qu'on connait: divorce, décès et déménagement.
« Donc ces biens imparfaits vont finir par se vendre, il y a des gens qui vont craquer, des vendeurs contraints. Le bien imparfait va perdre beaucoup parce qu'en effet, il y a du choix. Je pense que ça va décrocher de plus de 20 %. D'ici la fin de l'année, d'ici début 2024, la véritable baisse des prix arrivera », estime-t-il.
Mais également car ces biens imparfaits représentent une très bonne opportunité. « Le conseil c'est de se positionner sur les biens imparfaits. Il n'y a pas d'acheteurs donc c'est vous qui faites le prix. Il y a des opportunités saisissantes, notamment sur les secteurs où les loyers sont plafonnés. On assiste à un tel assèchement du parc locatif que même votre rez-de-chaussée ou votre 6eme sans ascenseur, ça fera la queue pour louer », précise Stéphane Desquartiers.
Les 3 D : divorces, décès, déménagement vont obliger les vendeurs… à vendre ! C'est les ventes forcées.
La baisse des prix de l'immobilier devrait donc commencer à accélérer ces prochains mois et elle se poursuivra jusqu'à ce que les banques centrales commencent à baisser à nouveau les taux d'intérêt, si… elles y arrivent dans notre économie qui passe d'un cycle déflationniste à un cycle structurellement inflationniste.
Charles SANNAT
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