Dans la situation actuelle de notre pays, la tentation est grande d'augmenter les impôts, les impôts des “plus riches”, parce qu'il en va de la "justice fiscale".
Je déteste cette sémantique parce qu'elle est totalement fausse.
Bien évidemment quand j'écris qu'il faut faire payer plus aux pauvres, c'est de l'humour noir et bien entendu juste une provocation intellectuelle pour pousser à la réflexion juste et sortir des fausses croyances actuelles.
Que les gentils pauvres se rassurent, ils ne payent pas d'impôt vu qu'ils n'ont pas d'argent, donc c'est bien les méchants (petits) riches qui payent tout… puisque, eux, ils ont pleins de sous (qu'ils n'ont pas volés je le rappelle).
Quand on parle de justice cela voudrait dire que tout le monde paye des impôts.
En fonction de ses moyens bien sûr.
Mais que tout le monde en paye.
Même si c'est peu ou symbolique.
La réalité c'est qu'en France l'essentiel de l'impôt est payé par les plus riches.
Vous pourrez me dire que c'est normal.
Je vous répondrai que cela s'entend.
Mais si nous sommes d'accord sur le fait que 75 % de l'impôt est payé par seulement 10 % des ménages, cela veut bien dire ce que ça veut dire.
Les riches payent considérablement plus que les “pauvres”, ce qui est normal et donc l'expression mathématique de la justice fiscale.
Après on peut toujours faire payer 100 % de l'impôt par les 10 % les plus riches… mais vous n'aurez plus de riches, car tout le monde cessera de travailler.
Le sujet n'est donc pas la justice fiscale, mais la hausse de la fiscalité parce que nous sommes gérés par des bras cassés du porte monnaie.
Ne soyez pas dupe.
75 % de l'impôt sur le revenu payé par 10 % des ménages
Vous pouvez lire un dossier complet de l'IFRAP ici consacré à la concentration de l'impôt.
“Impôt sur le revenu, une concentration de plus en plus importante sur les hauts revenus
La DGFiP vient de faire paraître un document statistique permettant de suivre la collecte de l'IRPP et sa répartition par décile millésimée par année de revenu. Cette méthode permet d'évaluer notamment la recette de l'année de transition au PAS (prélèvement à la source, soit l'exercice 2019) avec neutralisation de l'effet du CIMR (crédit d'impôt pour la modernisation du recouvrement) censé neutraliser l'imposition due à l'année blanche de transition (soit les revenus de l'année 2018 et les reports exceptionnels sur 2019). Nous avons donc une chronique de l'imposition au format PAS depuis 2011, montants qui sont donc en décalage par rapport aux encaisses budgétaires décalées d'un an entre 2011 et 2018. Exprimés en comptabilité nationale, les recettes d'IR apparaissent comme suit :
Un nombre de contribuables imposés minoritaires (44,2 %) en baisse de -2,4 point depuis 2011.
Tout d'abord, il convient de vérifier si la base fiscale assujettie à l'IR croît ou décroît sur la période. On constate d'après les chiffres fournis par les rapports d'activité annuels de la DGFiP (cahier statique) que le nombre de contribuables à l'IR s'accroît, passant de 37 millions en 2011 à 39,9 millions en 2021, soit une augmentation de la population imposable de 7,9 % (+2,9 millions). Dans le même temps (voir graphique ci-dessus), la recette d'IR en comptabilité nationale s'est accrue de +29 milliards d'euros, soit une augmentation de +57%.”
Charles SANNAT
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