C'est un excellent article du site Euractiv consacré aux auditions par le Parlement Européen de Fabio Panetta membre du directoire de la Banque centrale européenne sur le sujet de l'euro-numérique auquel personne ne comprend rien et dont personne ne voit bien évidemment ni l'intérêt, ni l'utilité.
L'euro numérique ?
Une solution qui ne sert à rien à la recherche d'un problème qui n'existe pas !
La source de l'Article :
Le Parlement européen sceptique quant à l'euro numérique
« L'eurodéputé de droite Markus Ferber (Parti populaire européen, PPE) lors de l'échange de vues avec Fabio Panetta de la Banque centrale européenne en commission ECON. [Parlement européen/Alain Rolland]
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La commission des Affaires économiques (ECON) du Parlement européen a fait part de ses inquiétudes concernant l'euro numérique, notamment les coûts pour les banques et les avantages incertains pour les citoyens de l'Union européenne, dans une série de questions posées à Fabio Panetta, membre du directoire de la Banque centrale européenne (BCE), lundi (4 septembre).
En juin dernier, la Commission européenne a proposé un règlement sur l'euro numérique qui fixerait les limites juridiques de l'introduction éventuelle d'une monnaie virtuelle équivalente à l'euro.
Alors que le règlement doit être approuvé par les États membres de l'UE et le Parlement européen, la plupart des travaux techniques sont réalisés par la Banque centrale européenne, qui serait responsable de l'émission de cet euro numérique.
Mais tout le monde n'est pas convaincu par le projet.
L'eurodéputé de droite Markus Ferber (Parti populaire européen, PPE), par exemple, s'est inquiété des coûts que le système de l'euro numérique entraînerait pour les magasins qui devraient l'accepter et pour les banques qui devraient fournir l'infrastructure sans faire payer les utilisateurs pour les services de base de paiement en cette devise.
«?Il ne devrait pas y avoir de frais supplémentaires, mais les intermédiaires devraient investir dans une nouvelle infrastructure de paiement de la Banque centrale qui serait en concurrence avec le secteur privé?», a-t-il déclaré.
L'eurodéputé social-démocrate Joachim Schuster (S&D) a quant à lui demandé quel était l'objectif de l'euro numérique. «?Je ne vois pas très bien quels seraient les avantages pour les citoyens?», a-t-il déclaré.
L'eurodéputé conservateur Michiel Hoogeveen (Conservateurs et Réformistes européens, CRE) a été encore plus direct. «?Je pense qu'il s'agit d'une solution à la recherche d'un problème?», a-t-il déclaré, arguant que les «?soi-disant avantages d'un euro numérique?» étaient déjà couverts par le règlement sur les paiements instantanés.
Ce règlement a été proposé par la Commission européenne en 2022 pour rendre les paiements instantanés accessibles à tous les citoyens détenant un compte bancaire dans l'UE et l'Espace économique européen (EEE).
La Commission européenne souhaite mettre en œuvre un euro numérique accessible gratuitement à tous les utilisateurs de détail, dans un effort pour renforcer l'inclusion financière et la concurrence dans les paiements numériques, selon un projet de proposition qui a fait l'objet d'une fuite.
Une baisse générale des frais
Fabio Panetta, qui quittera la BCE pour devenir gouverneur de la Banque d'Italie en novembre, a répondu à la plupart des critiques formulées à l'encontre de l'euro numérique.
En ce qui concerne les coûts pour les commerçants, il a affirmé qu'il n'y aurait pas de frais supplémentaires.
La proposition législative de la Commission prévoit que les frais ne peuvent excéder ceux des moyens de paiement comparables.
M. Panetta a fait valoir qu'une option de paiement via l'euro numérique permettrait aux commerçants d'avoir une alternative à d'autres fournisseurs de paiement plus coûteux, tels que les sociétés de cartes de crédit, et que cette concurrence supplémentaire entraînerait une baisse générale des frais.
«?En réalité, selon nos enquêtes, les commerçants sont les acteurs les plus enthousiastes?», a-t-il déclaré.
Les frais que les commerçants devraient payer iraient aux banques, qui sont indemnisées pour l'infrastructure qu'elles doivent mettre en place et fournir gratuitement aux utilisateurs.
«?Les banques seront rémunérées pour le travail qu'elles effectueront?», a déclaré M. Panetta en réponse à l'inquiétude de M. Ferber concernant l'augmentation des coûts pour les banques. En outre, il a expliqué que les banques pourraient offrir aux utilisateurs des services supplémentaires, dont elles pourraient tirer profit.
Mieux que les grandes entreprises technologiques
Face à l'incertitude générale palpable parmi les eurodéputés présents dans la salle, M. Panetta a souligné la nécessité d'un équivalent à l'euro pour l'espace numérique.
«?Nous n'avons pas de moyen de paiement numérique qui puisse être utilisé partout [dans l'UE], et c'est particulier?», a-t-il déclaré.
De plus, il a affirmé que l'alternative n'était pas nécessairement le statu quo actuel, mais une situation dans laquelle les fournisseurs de paiement numérique privés, souvent non européens, gagneraient du terrain sur l'argent liquide.
Il a également présenté la BCE comme un meilleur partenaire commercial pour les banques que les autres acteurs.
«?Nous laisserions aux banques le soin d'offrir des services financiers en complément de l'euro numérique. Ce ne serait pas le cas si les grandes entreprises technologiques entraient sur le marché?», a-t-il déclaré.
«?Ils se moquent complètement, si je puis dire, de la désintermédiation potentielle des banques européennes?», a déclaré M. Panetta, qui a également prévenu qu'un abandon des fournisseurs européens pourrait porter atteinte à la souveraineté monétaire de l'UE.
Il a ensuite soutenu que l'euro numérique offrait plus de confidentialité que les fournisseurs privés de paiements numériques, car il permettrait des paiements anonymes hors ligne et parce que la BCE ne pourrait pas identifier les détenteurs de comptes en euros numériques.
Les eurodéputés ont maintenant la possibilité d'élaborer le règlement en collaboration avec les États membres de l'UE. Ce n'est qu'une fois le règlement adopté par le Parlement et les États membres que la BCE pourra émettre l'euro numérique dans les limites prévues par ledit règlement. »
Charles SANNAT
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