Si nous pouvons dire sans risquer de trop nous tromper, qu'il est de bon ton quand on est membre de l'Union Européenne de dire que les Anglais font « n'importe quoi » avec leur Brexit et qu'ils en payent les conséquences avec leur inflation, c'est aller tout de même un peu vite en besogne.
Certes, au Royaume-Uni, l'inflation atteint 11,1 %, ce qui est un plus haut depuis 1981, mais en Allemagne, pays qui n'a pas (encore) quitter la zone euro ni l'Union Européenne, mais ce qui pourrait arriver, le taux d'inflation est de 11 %, et en zone euro de 10.7 %… il n'y a donc pas de quoi pavoiser sur les « bons » résultats que seraient les nôtres alors que l'Angleterre, de feu la reine, serait en train de s'effondrer.
« Pour les analystes, la nouvelle accélération de l'inflation en octobre accroît la pression sur la Banque d'Angleterre (BoE) en faveur d'une poursuite de la remontée des taux d'intérêt.
« Ces chiffres jurent avec le message adressé par la Banque d'Angleterre (…) quand elle a dit que seule une hausse modeste des taux d'intérêt sera nécessaire pour ramener l'inflation vers son objectif de 2 % », estime Mike Bell, stratège de JPMorgan Asset Management. « Nous ne sommes pas convaincus. »
Estimant que les tensions sur le marché du travail britannique sont sous-estimées et que les salariés vont continuer de revendiquer des hausses de salaires pour compenser l'inflation, Mike Bell s'attend à ce que le taux directeur de la BoE remonte à 4,5 %, contre 3,0 % aujourd'hui.
James Smith, économiste d'ING, juge en revanche que certains éléments suggèrent que l'inflation a atteint un pic et que le taux directeur culminera autour de 4 %, donc légèrement en dessous du niveau intégré pour l'instant par les marchés ».
Il est fort probable que nous soyons en train d'atteindre le pic d'inflation… pour les chocs actuels et notamment celui de la guerre en Ukraine, à périmètre constant j'entends.
Si demain nous passons par exemple à une confrontation plus large sur le continent européen, nous aurions un nouveau choc inflationniste !
Charles SANNAT
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