C'est une dépêche de l'AFP qui nous fait part du courroux de la banque de France à l'égard de Carrefour et de Casino. (Source BFM TV)
« Cette demande à l'encontre des deux enseignes de la grande distribution fait suite au constat que l'absence de personnel dans certains magasins ouverts le dimanche contraignait les clients à régler leurs courses à des caisses automatiques.
La Banque de France a rappelé aux groupes de grande distribution Carrefour et Casino leur obligation d'accepter les paiements en espèces dans l'ensemble de leurs magasins, a indiqué mercredi le directeur des activités fiduciaires Christophe Baud-Berthier. Un rappel qui intervient quand il a été constaté que l'absence de personnel dans certains magasins ouverts le dimanche obligeait les clients à se diriger vers des caisses automatiques ne permettant pas le paiement en pièces et billets ».
« On a rappelé aux dirigeants de ces deux grands groupes que c'était contraire à la loi », a expliqué Christophe Baud-Berthier lors d'une intervention aux Journées de l'économie à Lyon et diffusée en ligne. Une demande faite par écrit « récemment », sans réponse pour le moment.
« C'est le principe et il faut le rappeler: un commerçant ne peut pas refuser un paiement en espèces », a-t-il poursuivi contrairement aux autres moyens de paiement.
ADP aussi épinglé !
Selon Christophe Baud-Berthier, le gestionnaire d'aéroports Groupe ADP avait lui aussi retiré la possibilité de s'acquitter du parking en espèces depuis la période du Covid-19. La société l'a remise en service sur demande expresse de la banque centrale.
Encadrez cet article pour quand la Banque de France interdira les… espèces !
Si actuellement il y a un PNGE qui est le Plan national de gestion des espèces et qui vise à assurer l'acceptabilité du paiement en espèces chez les commerçants ainsi que l'accessibilité à la monnaie fiduciaire avec la couverture du territoire par les distributeurs automatiques de billets, tout ceci semble pourtant toucher à sa fin, tant la guerre contre le cash est déclarée par les Etats.
Des Etats qui veulent pouvoir tout contrôler, tout tracer.
Des Etats et des banques centrales qui poursuivent la chimère d'une cryptomonnaie de banque centrale qui n'apportera strictement rien en termes de praticité de règlement mais qui sera de nature à révolutionner la traçabilité des transactions financières, et surtout le contrôle de chaque dépense par chaque citoyen.
Il est donc très étrange de voir la Banque de France insister pour que de très grandes enseignes de la grande distribution acceptent bien les espèces.
Ce n'est pas moi qui vais m'en plaindre.
Dans l'activité économique, toute unité monétaire n'a pas la même utilité.
Cette idée nous renvoie à la notion de vélocité de la monnaie. C'est la vitesse de circulation d'un billet et le nombre de transactions que l'on peut réaliser avec lui qui participe à la dynamique de croissance économique.
Les euros épargnés légalement circulent beaucoup moins et font beaucoup moins de création d'activité économique que les espèces du « black », pour la simple et bonne raison facile à comprendre, que le « black » n'a pas vocation a être épargné mais consommé et utilisé dans des transactions limitées désormais. La vélocité du cash est donc bien plus forte que la vélocité des euros « numériques ».
Pour les plus anciens, on se souvient encore de la possibilité dans les années 90 d'acheter sa voiture en… cash !
Plus nous avons serré la vis, plus les transactions économiques sont surveillées, moins l'activité économique est bonne.
Il faut des espèces, du black et du cash dans une économie saine.
Cela peut sembler paradoxal, mais il faut tolérer une certaine « marge », il ne faut pas interdire le cash, il faut limiter son usage. Je ne vous dis pas de faire de la fraude fiscale et du blanchiment. Surtout pas! Je dis simplement que l'état a tort de ne pas tolérer la juste dose d'espèces, la juste dose d'huile dans les rouages, car cela permet aussi aux gens de se « débrouiller ». Dans mon coin de Normandie, on dit « bouiner ». Il faut savoir laisser les gens bouiner un peu.
Ce n'est pas le chemin que nous suivons depuis 30 ans, où chaque année est plus stricte que celle d'avant et où nos économies croulent sous le poids des normes, des règles, de la surveillance et du contrôle.
Cela ne peut que mener à un effondrement de notre système terrassé par sa propre complexité.
Charles SANNAT
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