« Les banques de la zone euro doivent prendre en compte le risque d'une nouvelle baisse des prix de l'immobilier lorsqu'elles font des provisions et des plans concernant leur capital, a déclaré mardi le président du conseil de surveillance prudentielle de la Banque centrale européenne (BCE), Andrea Enria.
La forte hausse des taux d'intérêt de la BCE, qui atteignent désormais des niveaux record, a mis le marché immobilier européen sous pression.
Andrea Enria a déclaré aux banques qu'elles devaient s'attendre à de nouvelles difficultés alors que les prix de l'immobilier ont déjà chuté dans plusieurs pays, notamment en Allemagne.
« L'environnement actuel de taux d'intérêt élevés pourrait accentuer la pression à la baisse sur les prix des bureaux et des logements, ce qui rendrait plus difficile le service de la dette pour les propriétaires de biens commerciaux et les ménages », a-t-il résumé au Parlement européen.
« Les banques devraient tenir compte de ces risques dans leurs pratiques de provisionnement et de planification des capitaux ».
Provisionner beaucoup plus pour se préparer aux pertes et verser moins de dividendes !
Pourquoi la BCE attire-t-elle l'attention des banques sur le risque immobilier qui va s'amplifier ?
Parce que pour gérer des risques d'impayés dans le monde bancaire, il faut évidemment « provisionner » et mettre de côté de quoi… absorber les pertes.
Rien n'est plus simple quand on fait 10 ou 20 milliards d'euros de bénéfices.
A condition toutefois de ne pas distribuer cette manne aux actionnaires sous forme de dividendes plantureux.
Je n'ai rien contre les actionnaires, c'est même le principe du capitalisme, un principe qui se débrouille pas si mal pour assurer la prospérité, à condition qu'il ne soit pas dévoyé, ce qui est bien vite le cas, notamment avec les rémunérations des actionnaires devenues l'Alpha et l'Omega.
Il est donc important de savoir ne pas verser de dividendes pour assurer l'avenir de l'entreprise et donc des dividendes futurs !
En ce sens le capitalisme est censé être aussi vertueux que moral.
Le problème c'est que dans les faits, les banques vont verser les dividendes, puis, quand la crise sera là et que la bise soufflera, lorsque le système bancaire vacillera, elles appelleront les Etats et la BCE au secours, qui, face aux risques systémiques seront obligés d'accourir.
Alors il y a une chose très simple à faire.
Obliger les banques à réduire les dividendes d'aujourd'hui pour augmenter la solidité du système bancaire pour demain.
En d'autres termes, il s'agit d'éviter de privatiser les gains et de socialiser les pertes comme c'est le cas chaque fois.
La BCE comme la FED n'ont jamais eu le courage de le faire.
Pourtant c'est simple comme une règle, directive ou règlement.
« YAKA » dire pas de dividendes pour les banques pour qu'elles renforcent leurs fonds propres.
Mais, hélas, YAPAS à dire, nous ne sommes pas dirigés par des hommes forts, intègres et courageux, mais par des couards à la probité douteuse et au conflit d'intérêt très courant.
Il se passera donc cette fois-ci, la même chose que toutes les autres fois.
Les banques vont distribuer l'essentiel des bénéfices sous forme de dividendes.
Puis… l'argent des gens et des contribuables viendra combler les pertes.
C'est insupportable tant c'est prévisible.
Charles SANNAT
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