Les « minutes » de la BCE révèlent des divisions sur ses dernières prévisions économiques.
D'après cette dépêche de l'agence Reuters, « certains membres du Conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne (BCE) ont exprimé lors de leur réunion de mars des inquiétudes sur les nouvelles prévisions économiques de l'institution, les jugeant trop optimismes, montre le compte rendu des débats publié jeudi ».
« Des membres du conseil ont fait valoir qu'il n'y avait qu'une faible probabilité que l'inflation retombe à des niveaux bas aussi rapidement que le suggéraient les prévisions de mars des services de la BCE, qui donnent l'impression d'une « désinflation immaculée » (c'est-à-dire un retour de l'inflation à l'objectif avec un coût très faible en matière de perte de production) », a déclaré la BCE dans ses « minutes ».
« Des membres ont ouvertement contesté les prévisions présentées par le chef économiste Philip Lane, notamment celle selon laquelle la croissance des salaires s'établirait en moyenne à 5,3 % cette année, avant de retomber à 4,4 % en 2024 et à 3,6 % en 2025.
« Des doutes ont été exprimés quant au bien-fondé du ralentissement de la croissance des salaires vers la fin de l'horizon prévu dans les projections de mars », a déclaré la BCE.
Une analyse des facteurs de l'inflation sous-jacente montre que la croissance des salaires en devient son principal moteur et que, dernièrement, sa contribution a été environ deux fois plus importante qu'en 2019-2020.
« Les membres ont largement réaffirmé que l'évolution des bénéfices et des marges justifiait un suivi constant et une analyse plus approfondie, au même titre que l'évolution des salaires », a déclaré la BCE. « Les références fréquentes aux salaires dans la communication publique ne signifient pas que l'évolution des marges bénéficiaires n'est pas prise en compte ».
Donc le problème central pour la BCE, c'est bien l'inflation sous-jacente, qui est celle qui mesure le mieux la hausse des salaires, or les salaires montent. Avec un temps de retard certes, mais ils montent.
C'est assez logique. Il y a des tensions en termes de recrutements, et les bons profils trouvent facilement du travail, avec la hausse des prix, si vous voulez des salariés, il faut augmenter et ajuster les salaires.
Résultat ?
Les hausses de salaires alimentent l'inflation et la spirale tant redoutée par les banques centrales se met en route.
Pour les populations, ce n'est pas si mal que ça.
Charles SANNAT
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