Hier les banques centrales parlaient…
La FED comme la BCE.
Commençons par la banque centrale qui nous concerne plus particulièrement, puisque ce sont bien les taux de la BCE qui font les prix de nos crédits, qui vont encore monter globalement de 0.5 % puisque la BCE a augmenté ses taux en les passant de 2.50 à 3 %.
La BCE a également indiqué qu'elle ferait au moins une autre hausse de 0.5 et sans doute une seconde ce qui nous donne un cycle de taux allant au moins jusqu'à 4 % sauf effondrement de l'inflation d'ici-là ce qui est fort peu probable.
Avec cette nouvelle augmentation, cela porte à 300 points de base au total la hausse des taux d'intérêt dans la zone euro depuis juillet, « un resserrement sans précédent dans l'histoire de la monnaie unique ».
« Compte tenu des tensions inflationnistes sous-jacentes, le Conseil des gouverneurs entend relever de nouveau les taux d'intérêt de 50 points de base lors de la prochaine réunion de politique monétaire, en mars, et évaluera alors la trajectoire future de sa politique monétaire », a déclaré la BCE dans un communiqué.
Christine Lagarde a déclaré lors de la conférence de presse que « nous savons que nous avons du chemin à parcourir, nous savons que nous n'avons pas terminé ».
Une déconnexion totale entre ce que dit la BCE et les marchés !
Pour fêter la hausse des taux qui se poursuit, les marchés en particulier le CAC 40, sont allés inscrire de nouveaux records de hausse, ce qui fait même sourire l'agence de presse Reuters (Article : "Les banques centrales doivent s'en tenir à une approche de taux "élevés pour longtemps") qui se gratte également la tête en écrivant dans sa dépêche consacrée à la hausse des taux de la BCE que :
« La déconnexion entre le message de la BCE et l'interprétation faite par les marchés fait écho à celle observé mercredi après que la Réserve fédérale américaine a ralenti le rythme de son resserrement monétaire, reconnu que la désinflation était engagée, tout en réaffirmant que les coûts du crédit devaient encore augmenter.
La BCE va réduire par ailleurs le portefeuille d'obligations de quelque 5.000 milliards d'euros constitué ces dernières années au fil des achats réalisés par la BCE sur les marchés pour assurer le maintien de taux très bas.
Elle a précisé que les réinvestissements restants seront alloués proportionnellement à la part des remboursements de chaque programme d'achats constituant l'APP et ceux des obligations d'entreprises « seront orientés plus nettement vers des émetteurs affichant une meilleure performance environnementale ».
En clair la BCE augmente les taux et pas qu'un peu, et en plus elle réduit ses injections de liquidités dans l'économie, plus grave, elle retire des liquidités de l'économie, mais les marchés sont contents ! Tant mieux pour eux, et grand bien leur fasse, mais ce n'est pas le moment d'aller acheter des actions ! Je passe mon tour.
Surtout qu'une enquête de la BCE « a montré que les banques durcissaient l'accès au crédit dans des proportions inégalées depuis la crise de la dette de 2011?… Mais tout va bien se passer évidemment !
Le FMI indique que « les banques centrales doivent s'en tenir à une approche de taux élevés pour longtemps »
« Les banques centrales mondiales doivent faire comprendre aux marchés financiers qu'il est probable que les taux d'intérêt resteront élevés pour longtemps afin de ramener durablement l'inflation sous leur cible et d'éviter un rebond des prix, a plaidé jeudi le Fonds monétaire international (FMI).
« Les banques centrales devraient communiquer sur la nécessité probable de maintenir les taux d'intérêt à un niveau plus élevé pendant plus longtemps, jusqu'à ce qu'il soit prouvé que l'inflation – y compris les salaires et les prix des services – est durablement revenue à l'objectif », ont écrit le chef du département des marchés monétaires et financiers du FMI, Tobias Adrian, et ses deux adjoints dans un message diffusé sur un blog.
« Un relâchement prématuré pourrait faire courir le risque d'une forte résurgence de l'inflation une fois que l'activité aura rebondi, laissant les pays sensibles à de nouveaux chocs qui pourraient désancrer les anticipations d'inflation », ont-ils ajouté.
La déconnection entre les marchés financiers et le discours des banques centrales s'est illustrée mercredi et jeudi, avec les annonces de la Réserve fédérale américaine (Fed) et de la Banque centrale européenne (BCE).
Le président de la Fed Jerome Powell a indiqué qu'il n'était pas prévu de faire baisser le coût du crédit en 2023 mais les investisseurs l'ont ignoré et continué à parier sur une baisse des taux dans l'année, ce qui s'est traduit par une hausse des indices actions américains mercredi soir. »
L'exubérance irrationnelle des marchés
Les marchés peuvent rester plus longtemps irrationnels que je ne peux rester solvable ! En clair, Monsieur le Marché à toujours raison, et il ne sert à rien de jouer contre la tendance, pour autant quand une tendance est stupide personne ne vous force à la jouer.
Les marchés baisseront vraisemblablement parce que les hausses significatives de taux et le retraits des liquidités vont entraîner l'arrêt des flux financiers sur lesquels repose la hausse des actifs depuis maintenant plus de 10 ans !
Si l'immobilier est monté c'est parce que les taux ont baissé depuis 10 ans. C'est la même chose pour les obligations et les actions bien évidemment.
Avec des rendements à 4 % sans vous faire suer à vous occuper d'un locataire ni à devoir faire des travaux de rénovation énergétique, à votre avis où les gens vont placer 100 000 euros ? Dans l'achat d'un appartement ou dans un placement financier à 4 % ! Je peux vous dire que les agents économiques sont très rationnels quand il s'agit de leur argent ! Donc à 4 % pour les placements financiers avec les prix actuels de l'immobilier plus personne n'investira dans les logements, car les placements sont toujours relatifs et l'intérêt de chacun comparé par rapport aux autres !
Charles SANNAT
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