C'est un article du Monde ("Quand la Banque centrale européenne s'inquiète encore de la boucle prix-salaires") qui revient sur l'inquiétude de la BCE exprimée par Christine Lagarde sa présidente qui craint la mise en place d'une spirale inflationniste avec ce que l'on appelle pompeusement la « boucle prix-salaires ». Les prix montent. Les salariés demandent des augmentations qu'ils obtiennent. Les augmentations augmentant le pouvoir d'achat… les prix montent et c'est ainsi que se crée une spirale inflationniste.
Et c'est ce que craint la BCE, la banque centrale européenne qui constate que la hausse des rémunérations en Europe, est actuellement autour de 5 %, et que cela est théoriquement suffisant pour entretenir l'inflation.
Voici ce que nous rapporte le Monde. « C'est le genre d'information qui fait trembler les dirigeants de la Banque centrale européenne (BCE). Lundi 5 février, un syndicat de la compagnie aérienne allemande Lufthansa a appelé à la grève, réclamant une hausse des salaires de 12,5 %. Deux semaines plus tôt, les cheminots de Deutsche Bahn avaient bloqué une partie du pays, rejetant une offre de 13 % d'augmentation. Quant aux négociations de branche, les syndicats allemands ont fait connaître leurs exigences : + 15 % de salaires dans la construction, + 12 % dans les imprimeries, + 8,5 % pour les emplois temporaires.
Ces épreuves de force sur les fiches de paie, qui se retrouvent à travers toute l'Europe, sont surveillées comme le lait sur le feu par la BCE. Vu d'une Banque centrale dont le mandat est de maîtriser la hausse des prix, un tel mouvement pourrait provoquer le pire des scénarios, avec un risque de spirale inflationniste : les salariés, dont le pouvoir d'achat a baissé, exigent des augmentations, ce qui pousse les entreprises à élever leurs prix, afin de conserver leurs profits, ce qui nourrit d'autant l'inflation…
« Pour l'instant, les salaires progressent à un niveau bien supérieur à celui d'un équilibre de long terme », avertissait, le 13 janvier, Philip Lane, l'économiste en chef de la BCE. Au troisième trimestre 2023, ils progressaient de 4,7 % dans la zone euro, tandis que les « compensations par employés » (une mesure légèrement différente) augmentaient de 5,3 %. Soit des hausses salariales autour de 5 %, leur plus haut niveau depuis la création de la monnaie unique. C'est au-dessus du niveau de l'inflation (actuellement à 2,8 %), ce qui correspond à un début de rattrapage du pouvoir d'achat perdu depuis deux ans. »
A mon sens, nous ne couperons pas, et vous connaissez mon opinion, à une inflation qui sera bien supérieure aux 2 % qui est l'objectif de la BCE. Mon analyse est que nous aurons plus vraisemblablement une inflation de l'ordre de 3 à 5 % en fonction des années pendant la prochaine décennie et que cela, forcément entraînera une nécessaire boucle « prix-salaires » et que cette inflation finira par arranger tout le monde, y compris les banques centrales et les Etats, dont le PIB augmente chaque année de ce taux d'inflation faisant reculer le ratio dettes/PIB.
Charles SANNAT
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