Je vous cite la partie la plus importante à mon sens de cet article qui concernant le « forward guidance ».
« Ces derniers mois, la BCE a fréquemment modifié ses prévisions. Le 16 décembre, la présidente Lagarde a déclaré qu' »il est très peu probable que nous relevions les taux d'intérêt en 2022?, le 3 février, elle a ouvert la porte à une hausse plus tard dans l'année et le 9 juin, elle a pratiquement annoncé des hausses de taux en juillet et en septembre », note Karsten Junius.
« Le forward guidance peut être un instrument utile lorsque le plancher effectif est une contrainte contraignante pour abaisser les taux autant que nécessaire pour stimuler l'économie et les taux d'inflation. Ce n'est manifestement plus le cas et il est très peu probable que cela se produise dans un avenir prévisible. Par conséquent, la BCE devrait maintenant décider d'abandonner ses orientations à terme comme l'un de ses principaux instruments de politique », conclut-il.
Vous allez me dire mais Charles, me « forward guidance » cela veut dire quoi?
On pourrait traduire cela par « orientations prospectives ». En gros la BCE fait des prévisions et de ces prévisions macro-économiques découlent une stratégie de politique monétaire qu'elle expose préalablement ce qui donne de la visibilité aux marchés.
Le problème c'est qu'à force de prévoir n'importe quoi, la BCE finit par exprimer des orientations prospectives qui ne ressemblent plus à rien !
Du coup, la BCE se dit qu'il vaut mieux qu'elle se taise et qu'elle cesse d'anticiper sur le futur de sa politique monétaire car au mieux elle n'en sait fichtre rien, et au pire ce qu'elle sait est tellement catastrophique qu'il vaut mieux qu'elle n'en parle pas.
La BCE va donc cesser ses prévisions.
C'est dire si la situation est grave et c'est un vrai signal faible d'un risque fort.
Charles SANNAT
0 Commentaire