C'est un article du site Investing qui revient sur les inquiétudes des marchés (et des épargnants) concernant la santé des grandes banques notamment européennes.
Après le Credit Suisse, c'est le géant français du secteur de la banque qui se retrouve sous pression. En effet c'est le titre BNP Paribas qui a été le plus vendu à découvert lundi, avec un total de 1,68 milliard de dollars de paris contre les actions de la banque ce qui correspond au pourcentage le plus élevé parmi les 17 banques pour lesquelles des données sont disponibles, selon la société d'analyse de données S3.
La semaine dernière c'était le titre du Crédit Suisse qui était massacré en bourse et la direction de la grande banque helvétique avait du passer son week-end à rassurer sur la solvabilité de l'établissement.
L'inquiétude des investisseurs concernant le Crédit Suisse a fait chuter ses actions ces derniers jours, mais les vendeurs à découvert semblent s'intéresser à une autre banque.
Faut-il s'inquiéter ?
La réponse est oui et non, et il important de rester objectif et nuancé.
Il faut regarder les fonds propres de la banque, ses ratios de solvabilité.
Mais ne regarder que cela, c'est ne pas prendre en considération les risques potentiels d'accident par exemple (et pas au hasard) sur les marchés des dérivés avec une position de ces banques qui pourrait s'avérer catastrophique en cas d'évènement extrême sur les marchés ce qui est ce que nous vivons avec la crise de l'énergie !
C'est ne pas prendre en compte non plus l'augmentation du coût du risque avec la chute de l'industrie et des entreprises en Europe. Or toutes les grandes banques financent évidemment l'économie. Cela porte le nom de coût du risque.
Si les faillites dans l'économie réelle augmentent, alors le coût du risque c'est-à-dire les crédits non remboursés auprès des banques, va augmenter aussi.
Au bout du compte il y aura une baisse importante des bénéfices et potentiellement si la crise est aussi profonde que durable un éventuel problème de fonds propres. Mais cela arrivera plus tard et c'est un phénomène qui se matérialisera progressivement dans les 12 à 24 prochains mois si cela doit arriver et nous le verrons à l'étude des bilans des banques que je surveille pour mes abonnés à la lettre STRATEGIES.
Nous n'y sommes pas.
Une chute des cours logique et prévisible
Il est normal que les cours de bourse des banques soient sous pression alors que les marchés vont réajuster leurs prévisions de bénéfices largement à la baisse pour les banques. Moins de bénéfices, moins de dividendes donc des cours orientés à la baisse et vendus à découvert.
Il n'y a donc pas de quoi être véritablement surpris.
Enfin, si la situation devait vraiment se gâter, une banque comme la BNP est une banque systémique, tout simplement trop grosse pour faire faillite, car si les pouvoirs publics laissent tomber une banque de cette taille, c'est tout le système bancaire européen qui s'effondre.
Donc il n'est pas nécessaire de se mettre à courir dans tous les sens. Néanmoins, cela doit rappeler la nécessaire répartition des risques et l'indispensable diversification aussi bien de vos avoirs que de vos patrimoines.
Charles SANNAT
0 Commentaire