Je vous parlais hier de la stratégie attentiste de Warren Buffet, qui évidemment attend patiemment la seconde vague. Pas uniquement la seconde vague de l'épidémie, mais la seconde vague de baisse sur les marchés. Surtout la seconde vague de baisse.
Elle pourrait bien commencer à pointer le bout de son nez à en croire cet article des Echos d'hier qui commentait la clôture de la séance boursière du 11 mai, censée être un jour de joie, puisque jour de la libération et du déconfinement.
Pourtant, comme le titre le journal :
La bourse s'inquiète « d'une deuxième, voire d'une troisième vague » de contamination
« Pile le jour où la France débute son déconfinement, la bourse n'avait d'yeux que pour l'Allemagne, la Chine et la Corée du Sud, où les cas de coronavirus repartent à la hausse.
La bourse de paris retombe sous les 4.500 points, alors que l'accent a été mis ce lundi sur les cas de coronavirus qui repartent à la hausse en Allemagne, en Corée du Sud et en Chine où, tout un symbole, la ville de Wuhan a signalé son premier malade depuis un mois. Le Cac 40 clôture en repli de 1,31 %, à 4.490,22 points, dans un volume de 2,36 milliards d'euros.
La crainte d'une deuxième vague est d'autant plus forte que c'est aujourd'hui que le déconfinement a commencé dans l'Hexagone. Les Français ont la possibilité de reprendre le travail, de se déplacer.
« Le spectre d'une deuxième, voire d'une troisième vague, brandi notamment par l'OMS est omniprésent », résume-t-on au sein du cabinet Aurel BGC.
Les préoccupations sont les mêmes outre-Atlantique, alors que New York s'apprête à lever les mesures de restrictions. Trop tôt pour certains. Les experts de la santé publique ont prévenu que la réouverture de l'économie sans que des protocoles de sécurité appropriés soient mis en place provoquera une nouvelle flambée de cas de Covid-19, et donc des décès. Le déconfinement doit se faire « de manière réfléchie », a déclaré sur Fox News le secrétaire au Trésor Steven Mnuchin, mettant en avant les mesures de distanciation sociale. Si les Etats-Unis ne levaient pas les restrictions, cela provoquerait des « dommages économiques permanents ».
Si les marchés pensent que la crise va durer alors ils vont replonger très brutalement
Et c'est assez logique. Si les marchés perdent 15% alors ils valorisent les pertes de 2 mois de chiffre d'affaires et de marge pour les entreprises et nous nous situons globalement sur ces niveaux-là. A un moment il va falloir valoriser la perte de deux mois supplémentaires, puis d'une année entière, et peut-être même de deux années d'activités extrêmement réduites.
Alors les marchés dans une crise à tiroirs, vont baisser par paliers.
Encore une fois, pour le moment, il n'y a aucun marqueur de fin de crise, donc la crise va continuer. Si la crise continue au niveau sanitaire, elle va s'aggraver au niveau économique. Les bénéfices vont, a minima, chuter lourdement. Les cours de bourse seront réajustés au moins dans une certaine mesure ce qui n'est pas le cas dans les cours actuels, qui ne prennent en compte, qu'une crise sanitaire de très courte durée, pas de seconde vague, ni la dégradation durable de l'économie.
Warren Buffet a raison d'attendre. Les marchés vont encore baisser, ils commencent juste à s'en apercevoir.
Charles SANNAT
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