La fed s'inquiète de ne pas arriver à contenir l'inflation .

La bataille contre l'inflation est loin, très loin d'être gagnée aux Etats-Unis et dans le monde entier d'ailleurs. Mon point de vue rapide, est d'ailleurs que nous entrons dans une nouvelle période économique, qui, pour de nombreuses raisons que je ne reprendrai dans cet article sera certainement bien plus inflationniste que les 2 ans que nous venons de vivre. Nous pouvons parfaitement imaginer une inflation plutôt comprise entre 3 et 5 % par an avec parfois des pics plus importants qu'une inflation à 2 % telle que les banques centrales définissent leur objectif d'inflation qui risque d'être particulièrement difficile à atteindre.

La dernière sortie en date nous vient de Lisa DeNell Cook qui est une économiste américaine. Elle est professeure d'économie à l'université d'État du Michigan. Ses travaux portent notamment sur l'effet des inégalités raciales sur la croissance économique. En janvier 2022, elle fait partie des trois personnalités proposées par le président des États-Unis Joe Biden pour siéger au conseil des gouverneurs de la Réserve fédérale des États-Unis. Elle est confirmée le 10 mai 2022 à cette fonction par un vote favorable du Sénat, devenant la première femme africaine américaine à siéger au conseil des gouverneurs de la Réserve fédérale des États-Unis.

Elle vient de dire que « le tableau de l'inflation est moins favorable » que ce que les tendances semblaient indiquer en début d'année. Pour elle « une partie de la désinflation observée au dernier trimestre de 2022, a disparu alors que l'inflation des deux premiers mois était élevée ». Dans ces conditions, la Fed « pourrait encore avoir du travail » pour réduire l'inflation, a ajouté Mme Cook pour qui « de nouveaux resserrements » de la politique monétaire semblent « appropriés ».

« L'ensemble des données suggèrent une inflation plus élevée pour cette année, ainsi qu'une croissance plus forte qu'attendue », a ajouté Mme Cook, qui a par ailleurs souligné que « le marché de l'emploi semble ralentir mais à la marge ».

Face à cette persistance de l'inflation, Lisa Cook pense que la Fed ne « sera pas en mesure de répondre à son double mandat », de maintien d'une hausse des prix autour de 2 % et de plein emploi, et risquera d'en sacrifier un pour atteindre l'autre. Reprenant les mots du président de la banque centrale, Jerome Powell, elle a estimé que « le processus de retour à une inflation de 2 % est un long chemin qui devrait être irrégulier et cahoteux ».

En réalité la FED regrette que l'économie ne soit pas plus en crise !

Car en réalité c'est de cela que nous parlons.

Pour casser l'inflation il faut casser la croissance. Parfois pour casser des bulles spéculatives il faut casser la croissance et c'est pour cette raison que les banques centrales sont toujours, toujours à l'origine des crises économiques qu'elles créent volontairement en augmentant les taux d'intérêt et en réduisant la quantité d'argent disponible dans l'économie et pour l'économie.

Pour la FED, l'inflation reste trop élevée, car l'économie tourne encore « trop » bien.

Il faut donc la ralentir encore un peu plus.

Il faut casser la dynamique sur le marché de l'emploi et faire augmenter le chômage pour réduire la consommation et donc les prix.

Les crises c'est toujours la même chose.

Faire baisser les prix. Soit parce qu'il y a de l'inflation, soit parce qu'il y a des bulles spéculatives, soit les deux.

Dans tous les cas, il faut faire baisser les prix et comme le disait Coluche, pour qu'un truc se vende pas, suffit qu'on ne l'achète pas.

Pour être sûr que vous ne l'achetiez pas, la FED va vous faire perdre votre travail, vous mettre au chômage et rend chaque jour l'argent de plus en plus cher.

Les marchés se trompent-ils toujours ?

A en croire ces dernières déclaration de Lisa Cook, le cycle de resserrement de taux pourrait ne pas être si terminé que cela, et là encore les marchés jouent l'idée que les taux ne vont pas augmenter, pour eux ils vont même baisser plus rapidement que prévu pour sauver les banques et le système financier.

Rien n'est moins sûr et la déception pourrait être particulièrement élevée.

Charles SANNAT