En Février dernier, les « Européens », en Européens comme dirait Macronléon se sont mis d'accord sur l'application de nouvelles règles de stabilité financière en Europe partagées par les pays membres de la zone euro.
Si ces nouvelles « règles » introduisent des objectifs plus nuancés pour les ajustements budgétaires par rapport aux dispositions originales du Pacte de stabilité et de croissance, elles reposent toujours sur des calendriers de réduction de la dette qui pourraient s'avérer problématiques car beaucoup plus rapide que ce que les Etats impécunieux comme la France ou l'Italie pourront faire avec beaucoup, beaucoup plus de temps.
Ces règles revues, ne revoient pas en réalité les règles initiales du Pacte de stabilité et de croissance.
Le déficit public annuel est toujours fixé au maximum à 3 % (la France est à 5.5 % pour 2023).
Le ratio dette sur PIB est fixé toujours à 60 % du PIB annuel.
L'assouplissement voté en février dernier concerne en réalité juste les modalités et la période intermédiaire pour revenir à ces seuils initiaux.
Ces nouvelles règles imposent donc aux États membres dont le ratio dette publique/PIB annuel est supérieur à 90 % de réduire leur dette d'un point de pourcentage par an en moyenne ! Notre dette étant de 3 100 milliards il faudrait donc trouver 31 milliards en plus d'un budget… équilibré ! J'attends de voir !
Les plus chanceux, les pays de la zone euro dont le niveau d'endettement se situe entre 60 % et 90 % de leur PIB annuel devront réduire leur ratio d'endettement de 0,5 point de pourcentage par an en moyenne.
Mais ce n'est pas tout.
Les États membres devront maintenir leur déficit en dessous de 1,5 % du PIB annuel (soit en dessous de la limite officielle de 3 %).
Dans le même temps, le gouvernement veut envahir la Russie (je force le trait mais vous comprenez ce que je veux dire), financer la transition énergétique et financer l'isolation de bâtiments qu'il suffit juste de ne pas chauffer ou beaucoup moins comme cela se faisait avant (et ce n'était pas mieux mais c'était ainsi), ou encore au sens large la transition écologique en décarbonant en France une électricité (nucléaire) qui est déjà décarbonée…
Je peux donc prophétiser sans trop de problème, et mes poules sont bien d'accord avec moi, que nous allons vers une nouvelle crise européenne de la dette. Une nouvelle crise européenne politique parce que les intérêts allemands par exemple et français divergent de plus en plus.
Cette crise de la dette en Europe, nécessitera de revoir les règles du pacte de stabilité intenable pour la France ou l'Italie mais tenu par presque tous les autres.
Mais, même avec un accord européen, au bout du compte, ce sont les marchés qui décideront, si, oui, ou non, ils continuent à prêter à la France.
Si notre pays échappe à la dégradation dans les prochaines semaines ce qui est mon scénario de référence, la notation de notre pays pourra être mise sous « perspective négative » (dégradée la prochaine fois).
La France n'échappera à une crise de la dette sur les marchés.
A ce moment-là seule la réponse de la BCE comptera et il faudra que la Banque centrale européenne intervienne pour acheter la dette française que les marchés refuseront de prendre à bas prix.
Ce sera un nouveau moment de vérité pour la zone euro.
Charles SANNAT
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