C'est la plus grande zone de libre-échange du monde, elle sera asiatique.
Ce n'est pas tant d'ailleurs la volonté de la Chine de dominer le monde qui est remarquable, que celle de se créer une zone d'indépendance loin des Etats-Unis qui ont désigné la Chine comme principale menace pour leur domination mondiale.
L'annonce de cet accord ne doit pas grand chose au hasard.
Il intervient pendant une période de blocage politique aux Etats-Unis.
Trump ne peut plus grand chose, et Biden ne peut rien y faire.
Les Etats-Unis vont d'abord devoir régler leur problème d'élection car contrairement à ce que vous pouvez lire ou entendre, Donald Trump ne concède à ce jour rien du tout et maintient le fait que pour lui cette élection est truquée.
La plus grande zone de libre-échange au monde voit le jour en Asie
Avec la signature ce 15 novembre du Partenariat économique régional global, 15 pays de la région Asie-Pacifique, dont 10 pays de l'Association des nations de l'Asie du Sud-Est, l'Australie, la Chine, le Japon, la Corée du Sud et la Nouvelle-Zélande jettent les bases de la plus grande zone de libre-échange du monde.
Ça y est: huit ans de négociations ont finalement porté leurs fruits. «Un événement historique», c'est ainsi que le secrétaire-général de l'Association des nations de l'Asie du Sud-Est (ASEAN), Dato Lim Jock Hoi, a décrit la signature ce dimanche 15 novembre du Partenariat économique régional global (RCEP), la plus grande zone de libre-échange dans le monde, réunissant 2,2 milliards de personnes et représentant 30% du PIB mondial, informe un communiqué de l'organisation. La signature de cet accord ambitieux par 15 pays de l'Asie-Pacifique s'est déroulée le 15 novembre en visioconférence en marge du sommet de l'ASEAN.
«La signature de l'accord RCEP est un événement historique, car il souligne le rôle de l'ASEAN dans la direction d'un accord commercial multilatéral d'une telle ampleur, malgré les défis mondiaux et régionaux et huit ans de négociations», a déclaré Dato Lim Jock Hoi, dont les propos sont repris dans le communiqué.
Un «coup de pouce indispensable» à l'ère du Covid-19
«Le RCEP donnera un coup de pouce indispensable pour une reprise rapide et robuste pour les entreprises et les peuples de notre région, notamment pendant la crise actuelle du Covid-19», a par ailleurs déclaré le secrétaire-général de l'ASEAN.
Le Premier ministre chinois Li Keqiang, qui a également participé à la cérémonie, a qualifié l'événement de «triomphe du multilatéralisme et du libre-échange», fait savoir une note parue sur le site du ministère chinois du Commerce le même jour. Le RCEP augmentera «l'attractivité et la compétitivité» de la région, et deviendra non seulement «un puissant stimulant» pour la reprise économique dans la région sur fond de pandémie, mais aussi «un moteur important pour la croissance mondiale», a-t-il souligné.
Les barrières éliminées pour plus de 65% des marchandises
Dès son entrée en vigueur, le RCEP améliorera l'accès au marché des pays participants, les droits de douane et les quotas étant éliminés pour plus de 65% des marchandises échangées, explique le communiqué de l'organisation. Avec l'établissement de «règles communes concernant l'origine» des marchandises et «des réglementations transparentes», l'accord rendra les affaires parmi les pays membres «prévisibles».
Il est à noter qu'il s'agit de la plus grosse zone de libre échange qui inclut les 10 pays membres de l'ASEAN, à savoir: la Birmanie, le Brunei, le Cambodge, l'Indonésie, le Laos, la Malaisie, les Philippines, Singapour, la Thaïlande et le Vietnam, ainsi que cinq autres pays avec qui l'ASEAN a déjà un accord de libre-échange bilatéral: l'Australie, la Chine, le Japon, la Corée du Sud et la Nouvelle-Zélande. L'Inde, un autre pays possédant un accord bilatéral avec l'ASEAN, n'a pour le moment pas signé le RCEP.
RCEP vs TPP
Pendant des années, le projet de RCEP était en concurrence avec un autre projet économique ambitieux, esquissé sous l'égide des États-Unis et négocié sous Barack Obama, l'Accord de partenariat transpacifique (TPP). Initialement, ce traité multilatéral de libre-échange était censé inclure 12 parties prenantes: États-Unis, Canada, Mexique, Chili, Pérou, Japon, Malaisie, Vietnam, Singapour, Brunei, Australie et Nouvelle-Zélande. La participation de la Chine n'était pas prévue. Regroupant 800 millions d'habitants et 40% du PIB mondial, le TPP devait devenir la plus grosse zone de libre-échange sur Terre. Sauf que, une fois à la Maison-Blanche, Donald Trump a signé un décret qui désengage les États-Unis de cet accord.
Après le retrait de son plus grand participant, les autres membres n'ont pas abandonné le TPP qui, certes, est devenu moins pesant, économiquement parlant. Rebaptisé Partenariat transpacifique global et progressiste, le traité sans quelques clauses initiales est entré en vigueur en 2018. À ce jour, il est ratifié par sept pays: l'Australie, le Canada, le Japon, le Mexique, la Nouvelle-Zélande, Singapour et le Vietnam.
Charles SANNAT
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