« Dans un entretien accordé mardi à CNBC, Pierre-Olivier Gourinchas, l'économiste en chef du Fonds monétaire international, a estimé que les hausses de taux d'intérêt ont accru la vulnérabilité des banques, ce qui présente risque important pour la croissance mondiale ».
« Nous sommes préoccupés par ce que nous avons vu dans le secteur bancaire, en particulier aux États-Unis mais peut-être aussi dans d'autres pays, qui pourrait affecter la croissance en 2023 », a-t-il déclaré
« Les banques sont dans une situation plus précaire. Elles disposent de coussins sains, mais cela va certainement les amener à être un peu plus prudentes et peut-être à réduire quelque peu leurs prêts », a ajouté Gourinchas.
Cela porte le nom de « contraction du crédit »
« Dans l'un des scénarios, le FMI prévoit que les conditions de financement des banques se resserreront davantage et que les prêts diminueront, ce qui ramènerait ses prévisions de croissance mondiale de 2,8 % en 2023 à 2,5 %.
M. Gourinchas a déclaré que ses modèles avaient également prévu un scénario plus défavorable dans lequel la stabilité financière n'est pas maîtrisée.
« Cela entraînerait des flux massifs de capitaux du reste du monde qui tenteraient de se mettre à l'abri, en se tournant vers les bons du Trésor américain, l'appréciation du dollar, l'augmentation des primes de risque, la perte de confiance », a-t-il déclaré. Dans ce scénario, le FMI prévoit une croissance de l'économie mondiale d'environ 1 % pour cette année. Mais la probabilité d'une telle évolution est relativement faible, a l'économiste du FMI, puisqu'elle est de l'ordre de 15 % ».
Toutes ces prévisions n'ont pas grand intérêt car elles sont aussi mollassonnes que consensuelles en réalité et ne vont pas au bout de la logique actuelle parce que ces grandes institutions procèdent toujours par itérations progressives pour que les agents économiques s'habituent et s'approprient les évolutions de tendance.
Ici nous sommes confrontés à des taux à 5 % aux Etats-Unis, et cela bien évidemment va avoir un impact très conséquent et sévère sur la production de crédit.
Nous allons vivre un credit crunch, un krach de crédit si vous préférez avec une telle contraction, que cela pèsera aussi bien sur la croissance, que sur les investissements des entreprises et donc sur l'emploi.
Mais c'est exactement ce qui est souhaité puisque les banques centrales veulent « casser » l'inflation.
Je pense que c'est une très grave erreur.
Il va au contraire falloir accepter de vivre avec une inflation plus forte parce qu'elle est inéluctable.
Charles SANNAT
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