« Les investisseurs ne devraient pas croire qu'ils assistent au début d'un nouveau marché haussier, et une récession des bénéfices devrait encore constituer un obstacle majeur à tout gain cette année, a déclaré Morgan Stanley.
« Si les événements de la semaine dernière n'ont pas conduit à un renversement immédiat de ce dernier rallye du marché baissier, nous ne pensons pas non plus qu'ils aient offert des preuves permettant de suggérer qu'un nouveau marché haussier a commencé en octobre »
Selon la banque, une pause ou une réduction des hausses de taux serait favorable aux actions, car la hausse des taux d'intérêt a pesé lourdement sur le marché l'année dernière.
Mais les vents contraires n'ont pas disparu, et les réductions de taux pourraient intervenir plus tard que prévu, a averti Morgan Stanley. La Fed pourrait encore maintenir les taux d'intérêt à un niveau élevé en raison de la vigueur du marché du travail et de la force du dollar américain.
Ce sont deux signes que l'économie pourrait encore supporter des conditions plus strictes, et M. Powell a précédemment cité un marché du travail tendu comme une raison pour laquelle la Fed doit rester restrictive dans sa politique monétaire.
« Il n'y a vraiment aucune raison pour les investisseurs en actions de s'enthousiasmer pour une baisse des taux »
Voilà ce que vient de déclarer la grande banque Morgan Stanley, qui confirme ce que je vous dis depuis des semaines. Les marchés se trompent (même s'ils ont toujours raison) et anticipent un arrêt trop prématuré des hausses de taux. D'ailleurs le président de la Réserve fédérale de Minneapolis, Neel Kashkari, a déclaré mardi que la croissance explosive de l'emploi en janvier est la preuve que la banque centrale a encore du travail à faire pour maîtriser l'inflation. Cela signifie qu'il faut continuer à relever les taux d'intérêt, car il estime probable que le taux d'emprunt de référence de la Fed devrait passer de sa fourchette cible actuelle de 4,5 % à 4,75 % à 5,4 %.
En gros, il vient d'annoncer aux marchés qui ne veulent rien entendre de nouvelles hausses de taux d'intérêt ! Mais ce n'est pas le plus grave, car en fait, de tout cela Wall-Street se fiche comme d'une guigne, tant que les bénéfices sont là et les dividendes plantureux. La seule chose qui fasse baisser les marchés actions américains c'est l'effondrement des bénéfices des entreprises ! Il n'y a que cela qui soit de nature à inquiéter les psychopathes du porte-monnaie. Et justement…
Une récession des bénéfices.
Toujours selon Morgan Stanley, « les indicateurs prospectifs de la croissance des bénéfices par action dans le S&P 500 sont devenus négatifs vendredi dernier, selon la banque, soulignant un présage majeur qu'une récession des bénéfices est sur le point de frapper le marché boursier. Une croissance négative des bénéfices par action ne s'est produite que quatre fois au cours des 23 dernières années, et chaque année a été suivie d'une baisse « significative » des cours sur le marché.
« Ce qui rend cette analyse plus puissante, c'est que, historiquement, la majorité des baisses de prix des actions surviennent après que la croissance des bénéfices par action à terme soit négative. En d'autres termes, cette récession des bénéfices n'a pas été évaluée, selon nous »
Comprenez bien cela. La seule qui intéresse les marchés américains ce sont les multiples des valorisations. C'est quoi un multiple de valorisation ? C'est le nombre de fois les bénéfices que l'on « paye » une valeur. Les actions peuvent valoir parfois 10 fois ou 25 fois leurs bénéfices annuels. Quand une action vaut 25 fois son bénéfice annuel et que ce dernier diminue, alors l'action qui valait 25 fois plus, plonge globalement 25 fois plus vite pour se réajuster.
Si les bénéfices baissent, alors les marchés chuteront lourdement et surtout durablement.
Charles SANNAT
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