Jusqu'à maintenant, les retraits bancaires en Grèce s'étaient étalés dans le temps. Depuis le début de la crise, en 2009, les Grecs ont déjà retiré plusieurs milliards d'euros.
Mais depuis le début de la semaine, le phénomène semble s'accélérer, en effet sur la seule journée du 15 mai, des centaines de millions d'euros ont été retirés des banques.
D'après la transcription des discussions que le président Karolos Papoulias a eues mardi avec les chefs de file des partis politiques grecs, 700 millions d'euros au moins ont été retirés aux guichets pour la seule journée précédente, lundi.
Les responsables politiques grecs se refusent pour l'instant à parler de bank run, c'est-à-dire d'un vrai mouvement de panique bancaire qui pourrait évoluer en panique.
Pourtant, ça y ressemble de plus en plus, car les Grecs craignent l'incertitude politique et économique qui plane sur le pays et cela fait ressurgir le spectre d'un bank run et d'une éventuelle contagion à toute l'Europe.
Les Grecs craignent en effet que leur pays ne soit forcé de quitter la zone euro, et anticipent une dévaluation rapide de la nouvelle drachme qui les rendrait encore plus fragilisés.
De plus, l'effet domino semble contaminer l'Espagne et la banque Bankia qui est l'une des principales banques espagnoles.
Depuis la nationalisation de la banque espagnole la semaine dernière, l'hémorragie semble avoir touché les caisses de la 4 eme banque du pays, car c'est maintenant la banque Bankia qui subit quelques retraits.
Ce rythme pourrait encore s'accélérer en Europe si l'hypothèse d'une sortie de la Grece de la zone euro se faisait plus vraisemblable.
Un risque majeur de contagion serait alors à prendre très au sérieux.
Plus largement, ce mouvement pourrait se propager à tous les autres pays fragiles économiquement qui font partie de la zone euro.
Certains économistes redoutent un scénario noir de contagion, dans lequel les épargnants portugais ou encore espagnols iraient massivement retirer leurs dépôts.
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