Le Bitcoin est en chute de 25 % par rapport à ses plus hauts.
Les détenteurs doivent-ils paniquer ?
J'aurais une réponse de normand.
Disons que si les détenteurs de Bitcoin paniquent, c'est qu'ils ne sont pas faits pour détenir du Bictoin, car le Bitcoin n'est pas un long fleuve tranquille, mais une rivière tumultueuse et violente où les flots peuvent se déchaîner à une violence inouïe, avant de retrouver les apparences paisibles d'un ruisseau de campagne.
Le Bitcoin en a connu d'autres, et en connaîtra encore des hauts et des bas.
Le sujet central n'est pas là.
L'essentiel, le fondamental pour l'avenir de la crypto-monnaie, c'est la politique des banques centrales. Vont-elles déclarer la guerre à cette monnaie concurrente ou la laisser prospérer ?
Voilà la question.
Vous connaissez mon point de vue.
Je pense que les banques centrales castreront violemment les crypto-privées avant l'introduction des CBDC, les monnaies digitales de banques centrales.
En attendant, tout cela n'est que pure spéculation sur du rien.
La source de d'Article :
Krach du bitcoin: une crypto «loin d'être morte» malgré des investisseurs qui «ont perdu la raison»
Le bitcoin a vu son cours passer sous les 50.000 dollars. La volonté de Joe Biden de taxer lourdement les transactions financières a mis un coup supplémentaire à un marché déjà secoué depuis plusieurs jours. Mais pas de raison de céder à la panique, selon un trader spécialisé dans les cryptomonnaies qui s'est confié à Sputnik.
Où va s'arrêter la chute du bitcoin? La doyenne des cryptomonnaies est fortement secouée depuis le krach du 18 avril. Selon les données du site spécialisé Cryptoast, son cours s'élevait à 48.822 dollars à 15h30 ce 23 avril, «soit un repli de 11,03% sur 24 heures». Depuis son sommet historique atteint mi-avril à près de 65.000 dollars, sa valeur s'est effondrée de presque 25%. Et le bitcoin ne coule pas seul: il entraîne avec lui la majorité des cryptodevises.
Le #Bitcoin a perdu plus de 24% depuis son record battu il y a dix jours
Au total, sur la même période, le «marché des cryptos» perdait 450 milliards de dollars pour descendre à 1.820 milliards, d'après le site Coinmarketcap qui recense plus de 9.000 cryptomonnaies. Signe de l'ampleur de la saignée, la capitalisation totale du bitcoin est repassée sous la barre des 1.000 milliards de dollars.
Pas de panique?
Rien d'alarmant pourtant, pour le spécialiste contacté par Sputnik. Ce trader, qui officie depuis trois ans dans une société d'investissement dans les cryptomonnaies et qui souhaite garder l'anonymat, commence par rappeler que «sur le marché des cryptodevises, le bitcoin donne le tempo et s'il descend, il emmène la majorité des autres avec lui».
Mais l'expert appelle à ne pas céder à la panique et à mettre cette baisse en perspective:
«En mars 2020, à la suite du krach provoqué par le Covid-19, le cours du bitcoin avoisinait les 4.000 dollars. Ce 23 avril, il est plus de dix fois supérieur.»
Avant le krach du 18 avril, le bitcoin enchaînait les records. Il a même un temps flirté avec les 65.000 dollars dans le sillage de l'introduction le 14 avril à Wall Street de la plateforme américaine d'échanges de cryptomonnaies Coinbase. «Le bitcoin et les autres cryptos s'étaient aussi emballés» avec cet événement, souligne auprès de l'AFP Fawad Razaqzada, analyste chez ThinkMarkets.
«Quand un actif prend 15 fois sa valeur en un an, il est normal qu'à un moment, une correction ait lieu. Les arbres ne montent pas jusqu'au ciel», souligne quant à lui notre spécialiste qui assure que «cette crytpo est loin d'être morte».
Le bitcoin a déjà connu des baisses similaires. Le 15 décembre 2017, son cours avoisinait les 20.000 dollars pour se retrouver à un peu plus de 3.000 dollars un an plus tard. L'«hiver des crytpos» avait alors duré plusieurs mois.
Le spécialiste en devises numériques voit même du positif dans la correction actuelle:
«Le mouvement est certes dur et violent mais il permet d'assainir le marché en écartant les traders qui veulent trop spéculer.»
Il s'en prend notamment aux très critiqués effets de levier qui permettent d'investir des sommes que l'on n'a pas en sa possession. Une technique qui peut se révéler catastrophique en cas de mauvais placement. Elle a récemment été à l'œuvre dans la débâcle du fonds d'investissement Archegos qui a fait trembler plusieurs grandes banques, dont le Crédit Suisse.
«Il y a trop de mauvais spéculateurs présents simplement pour attraper un maximum de gains. Ils font monter les taux car la demande d'argent pour spéculer avec effet de levier augmente fortement. Des investisseurs ont perdu la raison. On a des liquidations et des prises de profits en cascade», estime le spécialiste des crytpomonnaies.
D'autres causes plus conjoncturelles expliquent la mauvaise passe traversée par le bitcoin. La presse américaine s'est récemment fait l'écho de la volonté de Joe Biden d'augmenter la taxation des transactions financières afin de financer ses pharaoniques projets d'investissement. «La menace du régulateur, soit de façon directe soit à travers le percepteur, reste le talon d'Achille des cryptomonnaies», a analysé auprès de l'AFP Jeffrey Halley, analyste chez Oanda.
Un bitcoin difficile à réellement contrôler
Puis vient la question de la réglementation. La Banque centrale turque a récemment interdit l'usage de cryptomonnaies pour les paiements sur son territoire. En février dernier, Steven Mnuchin, secrétaire au Trésor de l'ex-Président américain Donald Trump annonçait un durcissement des exigences réglementaires concernant les entreprises crypto.
Du côté de Séoul, Lee Ju-yeol, gouverneur de la Banque de Corée (BOK), a émis des réserves sur les cryptomonnaies en tant que mode de paiement. Sans parler des critiques récurrentes de Janet Yellen, à la tête du Trésor américain, et de Christine Lagarde, présidente de la Banque centrale européenne (BCE) qui, comme le rappelle BFMTV, ont invité «à toujours plus de prudence sur ces cryptodevises, mettant en garde contre leur aspect quasi totalement spéculatif, ainsi que leur rôle dans le blanchiment d'argent et les activités criminelles».
Pourtant, une récente étude de Chainalysis, entreprise d'analyse spécialisée dans les technologies blockchain, est arrivée à la conclusion que l'activité criminelle liée aux cryptomonnaies a baissé en 2020 pour atteindre 0,34% du volume mondial de transactions (10 milliards de dollars).
«Ces inquiétudes au niveau de la réglementation sont légitimes mais si l'on prend l'exemple de la Chine, Pékin a déjà proféré dans le passé des menaces à l'encontre des cryptomonnaies et du bitcoin et finalement, ils n'y sont toujours pas interdits», explique la source de Sputnik.
Le trader rappelle les difficultés techniques à faire appliquer l'interdiction du bitcoin. «Cette crypto repose sur une technologie P2P (pair à pair) qui fait que même dans les pays où elle est prohibée, on constate toujours des volumes d'échange.»
Reste la possible concurrence des monnaies numériques des banques centrales. Celles-ci ont, ces derniers mois, multiplié les annonces concernant leurs yuan, euro ou dollar numériques. Pour l'expert interrogé par Sputnik, «les monnaies numériques des banques centrales n'ont pas le même but que le bitcoin et ne se trouvent pas dans les mêmes catégories d'investissement»:
«Elles auront plus d'impact sur les 'stable coins' indexés à des monnaies fiat. Les banques centrales veulent entrer sur ce marché et faire une percée dans l'économie numérique. Une crytpomonnaie comme Tether, basée sur le dollar et dont la capitalisation atteint des dizaines de milliards, est une cible pour la Réserve fédérale américaine (Fed).»
En attendant, les analystes de JPMorgan estiment que «si le prix du bitcoin ne parvient pas à franchir prochainement la barre des 60.000 dollars, les signaux de momentum vont naturellement décroître à partir de là pendant plusieurs mois, étant donné leur niveau encore élevé».
La question qui dérange mais qu'il incombe de se poser sur les cryptomonnaies : Le désir de régulation des banquiers centraux et chefs d'Etat va-t-il précipiter la fin de ce bullrun? Et si vous osez vous répondre oui alors il faut ensuite prendre les dispositions qui s'imposent.
De quoi «revenir à 20.000 ou 30.000 dollars», comme évoqué par Scott Minerd de la société de services financiers Guggenheim Partners
Charles SANNAT
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