« Les prévisions d'inflation du gouvernement pour 2023 et 2024 sont « un peu sous-estimées », juge le Haut Conseil des finances publiques (HCFP) dans un avis rendu mercredi sur le programme de stabilité récemment envoyé par l'exécutif à Bruxelles.
« Même si l'inflation mesurée en glissement annuel devrait commencer à se replier dans le courant de l'année 2023, le reflux attendu par le Gouvernement paraît rapide, si bien que les prévisions d'inflation (…) paraissent un peu sous-estimées », estime l'instance chargée d'évaluer la crédibilité de la trajectoire des finances publiques.
Présenté la semaine dernière par les ministres des Finances Bruno Le Maire et des Comptes publics Gabriel Attal, le programme de stabilité « 2023-2027 » prévoit une inflation annuelle de 4,9 % en 2023 (revue en hausse de 0,7 point par rapport à la précédente estimation de l'exécutif) et de 2,6 % en 2024 (-0,4 point).
Pour l'année 2023, « l'atteinte de la prévision du gouvernement implique un net tassement de la hausse mensuelle des prix à la consommation par rapport à celle observée ces derniers mois », explique le HCFP dans cet avis publié le jour de la présentation du programme de stabilité en Conseil des ministres.
Or « un tassement aussi important, en dépit de l'atténuation des tensions sur les prix des matières premières, semble peu probable », estime le Haut Conseil, qui s'attend à ce que la hausse des coûts de production continue à se répercuter sur le prix de vente des produits alimentaires, et à ce que le prix des services restent soutenus par « la forte progression des salaires ».
« Pour 2024, le Gouvernement s'attend à une hausse de l'indice des prix à la consommation de 2,6 % en moyenne annuelle, une prévision révisée en baisse (…) alors même que les autres prévisionnistes ont revu, dans l'ensemble, en hausse leur prévision pour 2024?, relève encore le HCFP. »
Il y a effectivement peu de chance que l'inflation reflue de manière aussi importante, sauf à ce que nous connaissions une récession terriblement forte, et dans un tel cas, ce serait encore plus désastreux pour les finances publiques.
En réalité Bercy ne fait pas de véritables prévisions, ils font à Bercy ce que je faisais avec mes camarades de classe en première année en comptabilité. Le prof voulait des bilans équilibrés, alors on en mettait un peu plus là, on en retirait ici, jusqu'à ce que cela « colle » parfaitement.
De la même manière Bercy veut « coller » aux demandes de Bruxelles d'équilibre budgétaire et aux attentes des marchés en terme de dette et surtout de désendettement.
Charles SANNAT
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