Le problème avec l'odeur du sang c'est qu'elle attire les requins, les charognards et, de façon générale, tous ceux qui ne sont pas forcément pétris de bonnes attentions.
Le sang appelle le sang et cette réalité animale est également vraie sur les marchés financiers. Aujourd'hui, la dépouille à achever avant dépeçage c'est évidemment la Deutsche Bank.
Vous pourrez voir dans cet article qui est une traduction un terrible graphique qui montre peu ou prou où se trouve la Deutsche Bank aujourd'hui comparée à la situation de la « feue » Lehman Brothers… Autant dire que la ressemblance fait froid dans le dos.
Le marché continuera de pousser DB à la baisse jusqu'à son renflouement (Gundlach)
Comparaison Deutsche Bank / Lehman
Le malheur des uns faisant le bonheur des autres, la Deutsche Bank était quelque peu sortie des radars médiatiques en raison des soucis rencontrés par sa concurrente, Commerzbank, qui a fini par confirmer la rumeur d'un plan de licenciement portant sur près de 10 000 postes, soit 20 % de ses effectifs, et la suspension de ses dividendes. Mais le répit fut de courte durée pour DB, qui commence à voir certains de ses clients « hedge funds » retirer leurs billes? Le risque d'assister à un nouveau « Lehman » est plus que jamais d'actualité.
Un plan de sauvetage se profile-t-il ? Peut-être. Dans cet article de Zero hedge, on apprend que Jeffrey Gundlach se méfie comme de la peste de la Deutsche Bank, un dossier devenu « trop binaire » :
« Les marchés sont paralysés alors que les investisseurs atterrés se rappellent au bon souvenir de la crise de 2008 à cause de Deutsche Bank, un établissement financier dont la taille représente la moitié de son pays d'origine, qui semble être au bord du précipice et qu'Angela Merkel refuse d'aider avant les prochaines élections allemandes. Que faire, faut-il acheter comme ils l'ont toujours fait durant ces 7 dernières années, ou vaut-il mieux attendre plus de clarté de la part des « renfloueurs-en-chef » avant d'allouer du capital à une nouvelle transaction risquée, qui pourrait bien devenir un nouveau Lehman ? Jeffrey Gundlach n'a pas arrangé les choses lorsqu'il a déclaré à Reuters que la prudence doit être de mise avec les titres de la Deutsche Bank vu qu'un plan de sauvetage gouvernemental n'est pas une impossibilité.
« Je préfère m'en tenir éloigné. C'est impossible à analyser, » a déclaré Gundlach à propos des titres Deutsche Bank et de sa dette. « C'est trop binaire.
Pour ceux qui parient contre l'action Deutsche Bank, leur tentative pourrait être futile, à moins de couvrir leurs positions short (courtes) juste avant le plus bas à venir, une stratégie que le marché cherchera activement à mettre en ?uvre.
« Le marché va pousser à la baisse Deutsche Bank jusqu'à ce que les promesses de support soit faites. En cas de besoin, ils recevront de l'aide. » Et que se passera-t-il ensuite ? « Un jour, le titre Deutsche Bank bondira de 40 %, ce sera le jour du plan de sauvetage du gouvernement. Cette hausse pourrait avoir lieu en l'espace d'une minute, » a déclaré Gundlach. « Il s'agit d'un événement totalement imprévisible. »
À moins que le gouvernement décide de ne pas renflouer DB, comme l'a déclaré Merkel. Ce faisant, elle perd toute marge de man?uvre, pour des conséquences qui ne pourront être que néfastes. (?) »
La Deutsche Bank peut-elle être renflouée et les clients ruinés ?
C'est la seule question à mon sens qui vaille et je pense que la réponse sera affirmative, car oui… il y aura sauvetage et on le sait depuis des années et les marchés vont désormais achever la « bête ». Quels seront donc le contour du sauvetage ? That is the question !!
Non la Deustche Bank ne fera pas faillite, mais oui, ses actionnaires et ses clients seront mis à contribution et Angela Merkel risque de faire un exemple européen de la rigueur allemande dans la gestion d'une faillite bancaire « contrôlée » d'une banque systémique.
La probabilité pour que le gouvernement allemand, avec ou sans la BCE, sauve la banque en perdition contre la ruine des actionnaires, des porteurs obligataires et des clients dans la limite des 100 000 euros est à mon sens très forte.
Même si les banques sont encore sauvées, elles ne le seront pas exactement de la même manière que lors de la crise précédente et tous les mécanismes juridiques et techniques ont été prévus dans les législations européennes.
Normalement, c'est l'Italie qui aurait dû ouvrir le bal avec ses banques. Mais Renzi n'a pas voulu ruiner la totalité de ses citoyens avant le referendum qu'il a lancé pour le mois de novembre me semble-t-il. L'Italie n'a donc pas appliqué les dernières lois sur les « faillites » bancaires, ce qui a déclenché un fort courroux outre-Rhin, calmé par une promesse probable d'activation… après le vote !
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Charles SANNAT
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