Pour la 14ème année consécutive, le grand cabinet de conseil Ernst & Young (EY pour les intimes) publie les résultats du Profil financier du CAC 40, qui dresse un panorama détaillé des sociétés de l'indice phare parisien. Voici ce que dit le cabinet de conseil.
« Au regard de la pandémie de Covid-19 et de ses impacts sur les performances des sociétés, l'étude fait également le point sur la publication des résultats du premier semestre 2020. EY présente donc dans l'étude à la fois les chiffres de l'exercice 2019 et ceux du premier semestre 2020.
Après une bonne année 2019, l'activité et les marges se sont effondrées au premier semestre 2020.
Le chiffre d'affaires cumulé des sociétés du CAC 40 a atteint en 2019 son plus haut niveau depuis la création de ce Profil en 2006, effaçant le record de 2018 ( 4 %).
Mais au premier semestre 2020, l'activité a chuté significativement (-19 % par rapport au premier semestre 2019).
La contraction de l'activité au premier semestre 2020 a diversement affecté les secteurs, que l'on peut regrouper schématiquement en deux catégories : les plus touchés (baisse du CA de -20 % à -30 %) : Industries et BTP, Energie, matières premières et services aux collectivités, et Luxe et cosmétique ; ceux qui ont résisté (baisse du CA de -5 % ou progression) : Technologie, médias et télécoms, et Biens de consommation et vente au détail. L'activité internationale a représenté 75 % du chiffre d'affaires des sociétés du CAC 40 en 2019, contre 25 % pour la France, alors que celle-ci représentait 30 % au début des années 2010. « Avec la plus grosse part de leur activité hors de France et près de la moitié hors d'Europe, nos entreprises, grâce à des actifs et des équipes de qualité, rayonnent bien au-delà de nos frontières », commente Nicolas Klapisz, associé EY Stratégie et transactions et auteur de l'étude.
En 2019 les marges opérationnelles étaient de 7,9 % (contre 8,1 % en 2018) et ont chuté au premier semestre 2020 à 6,4 % (contre 8,1 % au premier semestre 2019). Elles s'éloignent du niveau d'avant la crise de 2008 (marges supérieures à 10 %), qui n'a jamais été retrouvé.
Les valeurs boursières ont reculé mais les actifs incorporels demeurent encore bien valorisés.
La valorisation boursière a atteint fin 2019 son plus haut niveau (1 856 milliards d'euros) depuis la création de l'étude en 2006, avant de dévisser en mars 2020 puis de remonter de moitié à la fin du mois de juin 2020 (1 559 milliards d'euros).
La crise de la Covid-19 a provoqué un effondrement du rendement des actionnaires
les résultats nets ont été proches de zéro au premier semestre 2020 (-0,1 Md?), après une année 2019 assez bonne (82 milliards d'euros, en baisse de -8 % par rapport à 2018).
Au premier semestre 2020, 15 sociétés sont en perte, contre 4 en 2019.
Les dividendes proposés au versement au titre des résultats 2019 ont été annulés ou revus à la baisse par près de quatre sociétés sur cinq. Le montant proposé à la distribution passe ainsi de 54 milliards d'euros envisagés initialement à 30 milliards d'euros.
« Cette baisse des dividendes traduit la prudence des sociétés devant le caractère potentiellement durable de la pandémie et témoigne de leur volonté de disposer de liquidités pour faire face aux incertitudes futures », interprète Nicolas Klapisz.
Dans ce contexte, le rendement médian du dividende connaît une baisse historique. A 1,3 %, il s'effondre par rapport à sa moyenne depuis le début de notre étude (3,0 %), dont il ne s'était jamais significativement éloigné, même lors de la crise de 2008?.
Charles SANNAT
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