C'est une dépêche de l'agence de presse Bloomberg qui a mis le feu aux poudres.
« La BCE va-t-elle réduire ses rachats ? »
Voilà la toute dernière sortie de nos autorités monétaires de la BCE qui provoque depuis le 4 octobre une immense fébrilité sur les marchés.
Citant des « sources internes à la BCE », Bloomberg a rapporté que « l'institution de Francfort aurait déjà obtenu un consensus interne sur la stratégie de sortie de son programme de rachat d'actifs (souvent appelé « QE ») qu'elle a élargi en mars dernier à 80 milliards d'euros par mois en y incluant des obligations privées. Ce retour à la normale, connu sous son nom d'anglais financier de « tapering », pourrait s'engager dès qu'une décision sera prise sur la date de fin du programme, aujourd'hui fixée à mars 2017, et pourrait prendre la forme d'une réduction progressive mensuelle des rachats de 10 milliards d'euros ».
Cette annonce, qui a savamment fuité dans la presse spécialisée, est venue s'ajouter à une autre fuite de l'autre côté de l'Atlantique, où une antenne régionale de la FED a expliqué que les taux allaient bien augmenter.
Résultat des courses ?
Une baisse très importante des cours de l'or, des dégagements tout aussi importants sur les produits dérivés et autres contrats futurs sur le métal jaune provoquant une belle rupture graphique.
Alors que le dollar montait sur des rumeurs insistantes de hausse de taux, l'euro s'est repris du coup et l'écart s'est réduit.
Mais ce n'est pas tout. L’emprunt d'État français sur 10 ans, qui était en taux négatif, est depuis repassé largement au-dessus de 0. Bref, les taux d’emprunts augmentent à nouveau. Rien d'alarmant pour le moment mais c'est un changement suffisamment potentiellement explosif pour être noté et surveillé.
Une stratégie de communication ?
Voici ce que nous explique cet article de La Tribune à ce sujet : « Mais le marché ne semble pas prêt à assumer une réduction des rachats dans six mois. Sa réaction à l'annonce de Bloomberg le prouve. Ceci donne une indication qu'aujourd'hui, comme le souligne dans une note Frederik Ducrozet, économiste chez Pictet, toute réduction des rachats conduirait inévitablement à un durcissement des conditions de financement des entreprises. C'est peut-être là le véritable but de cette « fuite » à Bloomberg : montrer que, malgré les critiques de plus en plus vive, la politique de la BCE est encore absolument nécessaire et que tout resserrement aurait des conséquences néfastes sur l'activité et l'inflation. Dans le débat où se trouve engagé la BCE sur l'utilité de sa politique, cette réaction des marchés est un argument important. Ceci pourrait aussi être un élément de communication interne : en donnant des gages aux « faucons » partisans du resserrement, on leur prouve que leurs demandes sont impossibles à satisfaire… »
Je ne partage pas du tout cet avis qui est, à mon sens, un peu léger. Je crois que la situation est plus complexe et plus grave que ça. Ce qui est décrit plus haut c'est « l'écume des choses ».
Nous avons un système bancaire assez tremblotant actuellement en Europe et la Deutsche Bank menace d'une faillite retentissante. Les mouvements sur l'or sont très surprenants et suffisamment massifs pour que l'on puisse sans se tromper affirmer qu'il y a une immense manipulation en cours sur ce marché sans doute pour permettre des dégagements de positions hasardeuses qu'il convient de clôturer au plus vite, ou alors une liquidation liée à un besoin de récupération de cash. Dans tous les cas, cela ne sent pas bon du tout et pourrait être un signal faible de l'arrivée d'un tsunami financier. Il se peut que cette baisse préalable de l'or, un peu comme en 2008, soit la mer qui se retire avant le raz de marée.
Il va donc falloir redoubler de vigilance dans les jours et semaines qui viennent. Si nous avons le temps de voir la poussière retomber, alors nous pourrons comprendre ce qu'il s'est passé, car avec le temps, tout finit par se savoir (ou presque).
Dans tous les cas, et quoi qu'il se passe, l'or sera une bonne diversification !
N'oubliez jamais ce raisonnement : si les taux restent durablement bas, l'or continuera à monter. Si les taux remontent, ce sera l'insolvabilité généralisée et après avoir corrigé une nouvelle fois, l'or explosera à la hausse car il ne restera que lui.
Il n'y a plus aucune bonne solution pour sauver le système économique actuel qui est condamné, même si les soins qui lui sont prodigués peuvent le faire durer encore un temps indéterminé, la messe est dite.
Le système devra être reconfiguré. Il faut donc placer ses actifs hors de ce système, puis les réintégrer dans le futur système. L'une des façons les plus liquides et les plus faciles de le faire est de passer par la case « or physique ». Ce n'est certes pas la seule, c'est juste la plus simple.
Il est déjà trop tard. Préparez-vous !
Charles SANNAT
« Insolentiae » signifie « impertinence » en latin Pour m'écrire [email protected] Pour écrire à ma femme [email protected]
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