En gros, les bourses n'ont pas réellement corrigé depuis le début de la crise inflationniste car ils jouent le fait que l'inflation ne sera pas durable mais « transitoire » et que les hausses de taux seront suffisantes rapidement pour calmer l'inflation et que ces hausses de taux ne seront pas durables parce que les Etats qui croulent sous les dettes ne pourront supporter des taux élevés bien longtemps.
Le problème c'est que tous ces beaux raisonnements risquent de ne pas se réaliser.
La FED ne hausse pas les taux maintenant mais plus tard !
« Hier soir, la Fed a mis fin à 10 hausses consécutives de ses taux, mais ses membres s'attendent désormais à deux hausses de taux supplémentaires de 25 points de base pour 2023. Or, les marchés anticipaient un assouplissement de la politique monétaire dès cette année. Jerome Powell a même laissé entendre que les taux ne baisseraient pas à l'horizon de deux ans.
La BCE en retard poursuit ses hausses !
Sans surprise, la Banque centrale européenne a pour sa part relevé son principal taux directeur, le taux de refinancement de 25 points de base à 4 %. L'inflation ralentit, mais devrait rester trop forte pendant une trop longue période « , a-t-elle expliqué.
De fait, les services de l'Eurosystème ont révisé en hausse leurs projections relatives à l'inflation hors énergie et produits alimentaires » en raison d'évolutions haussières antérieures non anticipées et des effets de la vitalité du marché du travail sur le rythme de la désinflation « , qui soutient la croissance des salaires. La BCE n'a cependant pas constaté une spirale prix-salaires. Elle s'attend désormais à ce que l'inflation atteigne 5,1 % en 2023, avant une décrue à 3 % en 2024 et à 2,3 % en 2025.
Dans ce contexte, une nouvelle hausse des taux est prévisible le mois prochain. « A moins d'un changement important dans notre scénario de base, il est très probable que nous continuerons à augmenter les taux en juillet « , a prévenu Christine Lagarde.
A ce stade, rien ne laisse présager que l'inflation retrouve sa cible de 2 % rapidement.
Plus grave, je reste persuadé que la transition énergétique est très inflationniste, structurellement, et que la tendance sur 10 ans est plus à une inflation à 5 % en moyenne qu'à 2 %.
Les marchés n'y sont pas du tout préparés.
Charles SANNAT
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