Pour Javier Blas, analyste chez Bloomberg, les produits de base tels que le poisson, les légumineuses, la viande et les légumes deviennent moins chers. C'est un signe que l'inflation mondiale a atteint son maximum.
« Pour les banquiers centraux qui luttent contre les plus fortes hausses de prix en 40 ans, la baisse des prix alimentaires devrait donner un peu de répit pour ralentir les hausses de taux d'intérêt. Pour les autorités monétaires et les ménages des pays émergents, comme l'Inde et le Brésil, où l'alimentation représente une part beaucoup plus importante des dépenses quotidiennes, la baisse des prix agricoles est encore plus importante.
La baisse des prix de gros des matières premières agricoles mettra du temps à se répercuter sur les supermarchés. Et leurs coûts énergétiques et de transport élevés compenseront quand même une partie des baisses. En raison du retard de la ferme à la fourchette, les familles américaines continueront de payer cher leurs dindes de Thanksgiving ce mois-ci. (et nous notre dinde de Noël).
Pourtant, même ainsi, l'inflation alimentaire s'inverse. Prenez l'indice mensuel du coût des aliments compilé par l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture. Au cours des deux dernières années, il a augmenté inexorablement, affichant des augmentations d'une année sur l'autre allant jusqu'à 40 % d'ici le milieu de 2021 et de 20 % à 30 % du début au milieu de 2022. Depuis lors, cependant, l'indice a fortement reculé, ramenant ses gains annuels en octobre à seulement 1,9 %. Sur la base des tendances actuelles, l'indice FAO devrait enregistrer en novembre sa première baisse annuelle en plus de deux ans.
COLUMN: What food crisis?
The FAO food-coat index is about to turn negative on an annual % basis for first time since mid-2020. And the price of many foodstuffs, from chickpeas to salmon to palm oil, is already falling.
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— Javier Blas (@JavierBlas) November 16, 2022
Déflation alimentaire
Après deux années de fortes hausses annuelles des prix, l'indice FAO des prix des denrées alimentaires est sur le point d'afficher sa première baisse en pourcentage d'une année sur l'autre.
La déflation est déjà visible dans de larges pans de catégories d'aliments, notamment le poisson, les légumineuses et certains types de viande et de légumes. Le prix de l'agneau, par exemple, a baissé de 25 % depuis janvier. Les prix du saumon sont en baisse de 40 % par rapport à leur plus récent sommet. Les prix de la volaille ont chuté de plus de 25 % depuis le début de l'année. Et depuis un récent pic il y a quelques mois seulement, les pois chiches, un aliment de base pour un milliard de personnes en Asie du Sud, ont chuté de 20 %, tandis que les prix des tomates en Europe ont chuté de 40 % et l'huile de palme en Asie de près de 50 %.
Aussi importantes que soient ces baisses de prix, il convient de noter que le riz – un produit agricole clé – est resté stable malgré les prévisions désastreuses de pénuries. À bien des égards, le riz a à lui seul évité une véritable crise alimentaire cette année ».
C'est une bonne nouvelle.
Une excellente nouvelle.
Les faits sont en train de démentir la funeste prévision de crise alimentaire dans 6 à 12 mois après le déclenchement de la guerre en Ukraine et nous ne pouvons que nous féliciter de la tournure que prennent les évènements sur le prix de matières premières agricoles.
Nous avons eu également de la chance…
« Comme toujours dans l'industrie des ressources naturelles, le meilleur remède aux prix élevés est des prix élevés — les agriculteurs et les éleveurs ont réagi, augmentant la production. Le temps a également aidé, avec de meilleures récoltes que ce que de nombreux observateurs avaient prédit plus tôt cette année. Par exemple, l'Australie, deuxième exportateur mondial de blé après la Russie, récoltera en 2022-2023 sa deuxième récolte exceptionnelle consécutive. Le Canada et le Brésil s'attendent également à de bonnes récoltes ».
Comme quoi le changement climatique a des effets plus nuancés sur la production mondiale que les hurlements des climato-hystériques voudraient bien nous le faire croire.
La réalité, c'est que malgré la guerre en Ukraine, malgré le fait que nous serions trop nombreux, et malgré un changement climatique qui va tous nous faire mourir dans d'horribles souffrances, nous avons réussi, enfin pas nous mais les agriculteurs du monde entier, à nourrir toute la planète.
C'est peut-être un détail pour vous, mais pour des milliards de ventres, cela veut dire beaucoup.
Charles SANNAT
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