De nombreux courtiers en crédit immobilier semblent optimistes quant à la possibilité que les taux des crédits immobiliers se mettent à baisser cette année. Après deux années noires pour la pierre, le marché immobilier pourrait-il retrouver des couleurs grâce à la baisse des taux ? Pas nécessairement.
Certes, après 2 années plus que noires pour l'immobilier en raison de la remontée (la plus rapide historiquement) des taux directeurs de la BCE, l'éventuelle baisse des taux, si elle devait se confirmer pourrait bien donner du baume au cœur aux acquéreurs de logements.
En effet l'observatoire crédit logement CSA mise sur un taux moyen de 4,20 % au premier trimestre, et un atterrissage à 3,25 % en fin d'année – sauf nouvelle crise géopolitique majeure ou nouveau choc exogène sur la croissance économique mondial…
Cette baisse théorique de 1 % permettrait de redonner 8 % en gros de pouvoir d'achat immobilier via la hausse de la capacité d'emprunt.
La question que se posait David Jacquot était la suivante. Entre des prix qui baissent un peu et des taux qui devraient baisser aussi un peu, le marché immobilier pourrait repartir ?
Une réponse très nuancée !
A mon sens la réponse est très nuancée, car le marché immobilier s'est retourné, parce que les taux ne sont pas la seule variable, parce que les investisseurs accèdent à de meilleurs rendements avec d'autres actifs que l'immobilier, parce que l'immobilier est très lourdement taxé, et, qu'enfin, l'immobilier est soumis à de grandes incertitudes notamment en raison de la transition énergétique et… des fameux DPE.
Au bout du compte, passer les taux d'emprunt de 5 % à 4 % ne changera pas grand chose à la situation car, ce n'est pas la seule variable.
Pour permettre au prix de repartir à la hausse il faut le retour des investisseurs, et pour que les investisseurs reviennent il faut plus de rentabilité, moins de taxes, et beaucoup moins d'incertitudes.
Même si cette baisse des taux est sans doute une bonne nouvelle l'économie au sens large et surtout la dette des Etats, elle ne sera pas suffisante pour assurer à elle-seule la reprise du marché immobilier.
Charles SANNAT
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