Comme l'explique le quotidien Les Echos (source ici) , la Fed et la BCE approchent de la fin de leur cycle de resserrement monétaire.
« Des hausses de taux de 25 points de base sont attendues de la part des deux grandes banques centrales cette semaine. Les professionnels des marchés estiment qu'il pourrait s'agir du dernier tour de vis de la Fed et, qu'après celui de jeudi, la BCE n'en aurait plus qu'un ou deux à donner.
Le cycle de resserrement monétaire le plus violent de ces quarante dernières années entre dans sa dernière phase. Dans les semaines ou, au pire, les mois qui viennent, la Réserve fédérale (Fed), la Banque centrale européenne (BCE) et la Banque d'Angleterre (BoE) donneront leurs derniers tours de vis.
Il reste à savoir quand. Les professionnels des marchés financiers devraient obtenir quelques éléments de réponse cette semaine, à l'issue des réunions de politique monétaire de la Fed, mercredi, puis de la BCE, jeudi. »
Une dégradation entraîne des hausses de taux…
L'agence de notation Fitch, qui évalue la solvabilité des Etats, a dégradé à AA- la note de la dette française. En juin prochain, cela devrait-être au tour de l'agence Standard & Poor's de faire la même chose et de dégrader à son tour la note de la France.
Que se passe-t-il quand une note est dégradée ?
Cela veut d'abord dire que la dette de l'émetteur (ici la France) est plus « fragile », moins sûre donc. Cela implique donc plus de risques, et qui dit plus de risques, dit… plus de prime de risque !
Donc des taux plus élevés.
Dans un monde « normal », les taux directeurs fixés par les banques centrales ne sont qu'un élément parmi d'autres de la fixation des taux d'emprunt et de marché. D'ailleurs, les taux d'emprunt de chaque pays de la zone euro sont différents, même si les taux directeurs de la BCE sont les mêmes pour tous !
Aujourd'hui la Grèce emprunte plus cher que l'Italie, qui emprunte plus cher que la France, elle même empruntant plus cher que l'Allemagne.
Comme vous pouvez le constater tous les jours, il n'y a pas une corrélation parfaite entre les taux directeurs et les taux de marchés auxquels empruntent les Etats.
La seule façon pour les Etats de pouvoir forcer les marchés à prêter moins cher, c'est l'intervention des banques centrales et ici pour nous en Europe de la BCE.
Par ses statuts, la BCE n'a en réalité pas le droit d'acheter de la dette émise par les Etats européens. Mais la BCE l'a fait.
C'est parce que la BCE l'a fait que pour le moment les écarts de taux entre les pays de la zone euro restent relativement limités et contenus.
Mais avec ce nouveau cycle de dégradation c'est bien une hausse des taux de marché qui plane sur la France, et avec elle, une hausse effroyable du service de la dette (des intérêts à payer).
Si la BCE achète de la dette française alors les taux resteront « raisonnables », mais il est fort probable que l'Allemagne s'oppose à ce cadeau fait à la France.
Tout est donc réuni pour une nouvelle crise des dettes souveraines, dont la France sera le « héro » malheureux.
Taxer les riches pour payer les intérêts ?
Dans ce cas, taxer les riches sera la première pensée traditionnelle de notre pays qui déteste la richesse et la réussite et se vautre dans la médiocrité.
Ce ne sera en aucun cas la solution, d'une part parce que la France est le pays le plus taxé, et d'autre part parce que les riches partiront se faire taxer ailleurs.
Il ne restera essentiellement que la baisse des dépenses.
Et quand il faudra baisser les dépenses, croyez-moi, ce n'est pas deux ou trois lits d'hôpitaux qu'il faudra fermer.
Il faudra couper dans les dépenses sociales, dans les aides sociales, dans les retraites, dans les RSA, dans les APL ou encore dans les CAF.
Cela vient de commencer en Italie et ce n'est pas un hasard.
Il va falloir dépenser moins, et cela va couiner plus.
Charles SANNAT
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