Prix de l'alimentaire : en cas d'échec des négociations, un député macroniste plaide pour que les prix des fournisseurs s'imposent pour « rééquilibrer le rapport de force ».
Le député Renaissance du Val-de-Marne, Frédéric Descrozailles, est à l'origine d'une proposition de loi qui prévoit qu'en cas d'absence d'accord entre les fournisseurs et les distributeurs, les hausses de prix proposées par les premiers soient automatiquement acceptées.
« Je rééquilibre à peine un rapport de force qui est structurellement défavorable aux fournisseurs », a défendu dimanche 8 janvier sur franceinfo Frédéric Descrozailles, député Renaissance du Val-de-Marne. Il est à l'origine d'une proposition de loi qui prévoit qu'en cas de désaccord dans les négociations de la loi Egalim (destinée à équilibrer les relations au sein de la filière alimentaire notamment, dominée de longue date par les géants de la distribution, les distributeurs), les enseignes de la grande distribution devront accepter sans discuter les demandes d'augmentation des producteurs. Cette proposition sera examinée mercredi à l'Assemblée nationale.
Car pour le moment c'est l'inverse total. Comme le dit le député Renaissance, « il y a un vide juridique dans la loi. La négociation annuelle qui démarre en décembre et se termine au 1er mars redéfinit le contrat. Actuellement, même s'il n'y a pas d'accord [sur les prix], le distributeur peut continuer à commander et le fournisseur est obligé de le livrer. S'il ne le fait pas parce que cela lui coûte trop cher, le tribunal lui dira qu'il faut livrer. Ce que je dis dans la loi, c'est que s'il n'y a pas d'accord, il n'y a plus de contrat. Le fait que les conditions des fournisseurs s'appliquent on va en discuter ».
Ce député a parfaitement raison de porter cette proposition de loi, car nous allons vers une inflation structurelle, et il faudra bien permettre aux producteurs de répercuter l'ensemble des hausses de prix qu'ils subissent sans que ce soit pour eux un chemin infernal pour y arriver.
Si l'Etat et le gouvernement veulent que les prix de l'électricité soient 10 fois plus élevés, alors il faut que cette hausse dans les coûts de production se retrouvent dans les prix de vente à la grande distribution.
C'est d'ailleurs sans doute le non dit de cette proposition de loi qui pourrait bien être adoptée « contre toute attente » et par « surprise », une surprise pas si étonnante.
Charles SANNAT
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