C'est un article du Monde ("Les milliardaires norvégiens s'exilent en Suisse pour fuir les hausses d'impôts pour les riches") qui montre exactement ce que j'essaie d'expliquer sur le rôle des « frontières ».
Vous pouvez couiner à la jûûûstice et à l'égâââlitééé sociale en plaidant pour taxer encore plus les riches, et vous pouvez même avoir raison moralement que vous aurez tort économiquement.
Pour que l'on puisse augmenter les impôts et que cela marche il faut pouvoir attacher le mouton à tondre, sinon, ce dernier va prendre la poudre d'escampette.
Ces liens solides, en économie, ce sont les frontières.
A partir du moment où vous avez la libre circulation, des biens, des marchandises, des services et… des personnes, il est évident, qu'un riche ira se faire tondre là où on lui laissera plus de laine sur la peau.
C'est aussi simple que cela.
Vous pouvez le déplorer.
Mais cela ne sert à rien.
Pour avoir une politique fiscale indépendante, il faut avoir les attributs de sa souveraineté.
Et donc, il faut des frontières.
Le mieux, c'est que vous allez entendre la gôôôche norvégienne couiner au patriotisme fiscal… alors que la gauche partout en Europe vomit litérallement sur les valeurs telles que le patriotisme.
Alors si aimer son pays n'est plus une valeur, payer pour lui, n'est plus une obligation.
Simple cohérence. Simple évidence.
Les choses ont toujours une conséquence.
CQFD.
« Il n'est ni un magnat de l'immobilier ni un roi du saumon ou du pétrole. Mais, comme ces milliardaires norvégiens, Alf-Inge « Alfie » Haaland, ancien international de football et père du jeune prodige Erling Braut Haaland – qui vient de remporter la Ligue des champions avec son club de Manchester City –, a décidé de s'exiler en Suisse. Révélée début juin, l'information a relancé, en Norvège, la polémique sur la fuite des super-riches, qui s'est accélérée à l'automne 2022, après l'annonce de nouvelles hausses d'impôts par le gouvernement de centre-gauche.
Une des critiques les plus acerbes a été publiée dans le journal Aftenposten, sous la plume de l'élue travailliste Agnes Nærland Viljugrein. Elle y rappelle que l'ex-footballeur et son fils ont pu profiter « des terrains pour jouer, des équipes sportives pour se développer et des coéquipiers » et, par conséquent, qu'Alfie Haaland « doit au mouvement sportif norvégien de payer des taxes ».
Numéro deux du parti Rouge (extrême gauche), la députée Marie Sneve Martinussen approuve : « Il est provocant qu'un millionnaire du football échappe à l'impôt en même temps que de nombreux enfants sont contraints d'arrêter le sport parce qu'ils ne peuvent pas se le permettre », a-t-elle réagi.
Dans un éditorial publié dans le journal Finansavisen, dont il est un des fondateurs et le rédacteur en chef, l'homme d'affaires et milliardaire Trygve Hegnar apporte au contraire son soutien au père d'Erling Haaland, victime selon lui d'une « haine fiscale ». Que l'ancien footballeur n'ait pas quitté la Norvège plus tôt est un « miracle », affirme M. Hegnar, qui concède que son départ « a bien sûr un aspect fiscal », mais peut s'expliquer par d'autres raisons : « La Suisse n'est pas un Etat pirate sur une île des Caraïbes », écrit-il, évoquant ses nombreux atouts, comme « les montres, le chocolat, le fromage, les banques et le tourisme ».
Si le départ d'Alfie Haaland, dont la richesse est estimée à 36 millions de couronnes (3,1 millions d'euros), fait autant de bruit, c'est parce qu'il n'est pas le premier à abandonner les fjords norvégiens pour les sommets alpins. Rien qu'en 2022, au moins trente-trois de ses concitoyens, parmi les plus fortunés de Norvège, ont émigré en Suisse pour profiter des avantages fiscaux que le pays offre à ses résidents. Selon le journal Dagens Næringsliv, ils avaient payé ensemble au moins 546 millions de couronnes d'impôts. »
Dans un monde ouvert, dans un monde où l'on vomit les « Etats », où l'on moque au mieux les « nations » et où insulte ouvertement les « patriotes » ou l'idée de patriotisme, il n'y a aucune raison de mourir dans une guerre pour défendre des pays qui ne veulent plus exister ou remplir des caisses alors que l'on peut aller se faire taxer à moins cher ailleurs.
Vous pouvez le regretter.
C'est regrettable.
Mais c'est très logique et… « Dieu se rit des hommes qui déplorent les effets dont ils chérissent les causes. »
Charles SANNAT
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