La Banque Centrale du Canada vient de relever ses taux à 4,75 %, ce qui constitue un record depuis 22 ans en raison d'inquiétudes croissantes sur la persistance de l'inflation au-dessus de la cible de 2 % due à la « résistance » de l'économie canadienne.
Comprenez par là que la récession n'est pas encore arrivée, que le chômage reste trop bas et la croissance trop forte.
En montant les taux, les banques centrales veulent casser et briser l'inflation en créant une récession de manière volontaire.
Elles finiront forcément par y arriver, et parce que l'arme des taux est tout sauf chirurgicale, les banques centrales vont toujours trop loin dans un sens comme dans l'autre, à la hausse comme à la baisse.
Pourtant le Canada avait annoncé une pause dans la hausse des taux !
« La banque centrale avait cessé de relever ses taux depuis janvier, désirant évaluer l'impact des huit hausses de taux précédentes qui avaient porté le taux directeur à 4,50 %, son plus haut niveau en 15 ans, dans le cadre du cycle de resserrement monétaire le plus rapide de l'histoire de la BoC.
La vigueur inattendue des dépenses de consommation, le rebond de la demande de services, la reprise de l'activité immobilière et un marché du travail tendu montrent que l'excès de demande dans l'économie est plus persistant que prévu, a déclaré la banque centrale dans un communiqué.
Notant la hausse de l'inflation en avril, la BoC a estimé que les incertitudes s'étaient accrues quant au fait que l'inflation pourrait se maintenir nettement au-dessus de son objectif de 2 %.
Dans ce contexte, le conseil des gouverneurs a estimé que « la politique monétaire n'était pas suffisamment restrictive pour rétablir l'équilibre entre l'offre et la demande et assurer un retour durable à la cible d'inflation de 2 % ».
Ce que ne veulent pas comprendre « officiellement » les banques centrales, c'est que l'inflation est désormais structurelle, et parce que justement elle est structurelle, il convient d'adapter la politique de taux d'intérêt.
Tout cela est un changement majeur en termes monétaires et cela va finir par peser considérablement sur la valeur des actifs.
Charles SANNAT
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