Il y a plein d'époques géologiques se terminant par « cène ». Par analogie certains ont appelé par avance « Oléocène » l'époque actuelle basée sur la consommation massive de pétrole. Oléo pour « huile ».
BP vient de faire une déclaration fracassante en disant que nous venions, nous, le monde entier, de passer probablement notre pic de consommation de pétrole et qu'à partir de maintenant notre utilisation de pétrole allait diminuer considérablement et structurellement.
Pour l'environnement c'est évidemment a priori une bonne chose.
Mais ne vous y trompez pas.
A la baisse de la consommation, contrainte et forcée, correspond une réalité bien cachée, celle de la baisse de la production mondiale.
Cela ne se voit pas, mais la production mondiale avait surtout atteint un plafond élevé mais un plafond tout de même et elle est bien incapable de progresser pour irriguer toute nouvelle croissance, d'où la nécessité d'organiser la décroissance des activités économiques humaines.
Ce phénomène est connu sous l'appellation de « pic pétrolier ». Nous y sommes directement confrontés. L'interdiction des chaudières à fioul et la « transition énergétique » vise à gérer en aussi bon ordre que possible la fin de l'oléocène.
Nous vivons une période historique extraordinaire.
Le pétrole n'est pas un problème ou un sujet parmi d'autres. Le pétrole est LE problème.
British Petroleum évoque la fin de l'époque du pétrole
L'époque d'une croissance stable de la demande de pétrole a pris fin, une reprise n'étant pas envisagée au cours de ces 30 prochaines années, selon un rapport de British Petroleum sur les Perspectives énergétiques.
Aux termes du rapport Perspectives énergétiques publié lundi 14 septembre par le géant pétrogazier British Petroleum (BP), l'ère d'une croissance régulière de la demande de pétrole a touché à sa fin et la reprise n'est pas envisagée dans les 30 ans à venir.
Dans ses prévisions énergétiques annuelles, BP a envisagé trois scénarios explorant différentes voies de développement du système énergétique mondial jusqu'en 2050 et sa transition à des combustibles plus écologiques. Selon le premier scénario qui sous-entend le maintien des tendances actuelles sans changements importants, la consommation de pétrole diminuera de 10% d'ici à 2050. Ce premier scénario dit de transition rapide propose une série de mesures politiques augmentant d'une manière significative les coûts des émissions de gaz à effet de serre pour les producteurs ce qui fera baisser la demande de pétrole de 55% d'ici à 2050.
Le scénario Net Zeor prévoit quant à lui non seulement un durcissement de la politique en matière de climat, mais aussi un changement de consommation. Les experts indiquent que les émissions de carbone chuteront de 95% et la consommation de pétrole de 80%.
Le seul scénario prévoyant une reprise
Le scénario de maintien du statu quo (Business-as-usual Scenario BAU) suppose que les politiques gouvernementales, les technologies et les préférences sociales continuent d'évoluer à la manière et à la vitesse observées dans un passé récent. C'est ce scénario qui prévoit le retour de la demande au cours de ces prochaines années. Dans le cadre des deux autres, elle ne reviendra plus jamais au niveau d'avant la pandémie.
Charles SANNAT
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