Je suis avec attention le naufrage de la société Orpea car c'est un cas d'école que anous avons sous les yeux.
Une société portée aux nues et au pinacle. Une société qui ne craignait rien ni personne, sur un marché tellement captif et tellement prometteur, celui de la « silver economy » comme on dit entre initiés pour parler du marché des vieux et des papy mamies. C'est plus joli Silver Economy qui désigne les cheveux gris et argentés que de parler des vieux, c'est plus « bankable ». Sauf, sauf… quand quelques journalistes mettent leurs nez dans les petites affaires de ce secteur pour dévoiler des pratiques lamentables et en aucun cas tolérables mais qui étaient connues de tous en réalité depuis fort longtemps.
On comptait les couches comme les biscottes rationnées pour chaque pensionnaire.
Malgré cette terrible gestion, Orpea est un colosse aux pieds d'argile, étranglé par une dette monumentale de 9,55 milliards !
Oui 10 milliards et le tout avec des taux en hausse.
Alors que la société a annoncé la semaine dernière son très lourd plan de restructuration, le titre continue à plonger et passe sous les 7 euros à 6.73€ en baisse de presque 10 % encore aujourd'hui.
Je vous avais annoncé il y a quelques semaines que la ligne d'arrivée se situait sous les 5 euros à 4.85 € l'action.
Nous y allons tout droit.
Dans cette affaire d'effondrement d'une très belle valeur, il faut y voir comme à chaque fois, les ravages de l'appât du gain de dirigeants prêts à tout et oubliant qu'ils avaient un métier et que c'est en s'occupant des anciens qu'ils pouvaient gagner de l'argent.
Il faut y voir pour les épargnants, toujours l'impérieuse nécessité de diversifier les actions que vous détenez, car même un groupe qui semble solide peut d'effondrer bien plus rapidement que l'on peut le penser.
Il faut y voir aussi la nécessité d'avoir des règles de gestion, et il faut savoir couper une ligne de façon automatique. Dès que je constate une perte de 5 % par exemple, je vends. Vous pouvez mettre 10 ou 15 % peu importe, mais ayez une règle de gestion.
Enfin, vous y voyez aussi la morale capitaliste, c'est-à-dire que les actionnaires, sont aussi ruinés, quand la société n'a pas su être à la hauteur de son métier.
C'est donc des biscottes pour tous, et finalement le fait qu'après les pensionnaires, les actionnaires soient mis au régime sec est tout à fait moral et vertueux.
Le capitalisme fonctionne, quand on le laisse fonctionner et que l'Etat ne vient pas privatiser les gains et socialiser les pertes.
Charles SANNAT
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