Sur le front du secteur immobilier la situation ne s'améliore pas, bien au contraire, la crise devient statistiques après statistique plus profonde.
Les réservations de logements neufs sont en baisse de 40 % sur un an par rapport au 3ème trimestre 2022.
Les promoteurs sont pris en étau entre la hausse des prix des matériaux et l'accès plus difficile aux crédits immobiliers et logiquement le nombre de réservations, qui s'est établi à 16 201, un chiffre en baisse sans discontinuer depuis six trimestres.
« Le nombre de nouveaux logements mis en vente par les promoteurs suit la même tendance, avec une chute annuelle de 34,9 %, à 19 371. »
Et nous voyons même désormais une nette augmentation des stocks de logements puisque « l'encours de logements à la vente, c'est-à-dire l'ensemble de l'offre n'ayant pas encore trouvé preneur, atteint des sommets, avec 131 414 logements disponibles ».
Enfin les annulations de réservations représentent l'équivalent de 24,5 % des réservations du trimestre, « un poids particulièrement haut par rapport aux années précédentes », note le ministère.
Bref c'est la totalité des chiffres publiés par le Ministère (qui ne voyait pas la crise arriver il y a encore quelques mois) qui montrent la gravité des difficultés actuelles.
La seule lueur d'espoir pour les promoteurs sont les ventes « en bloc », de tout ou partie de programmes à des gros acteurs (bailleurs sociaux, investisseurs institutionnels). Elles sont en hausse de 20 % en un trimestre (13 723). Cela ne doit rien à un miracle divin mais tout à l'intervention de l'Etat qui a demandé à la Caisse des dépôts et consignations (CDC) et à Action Logement de racheter des programmes aux promoteurs pour les soutenir. L'Etat devrait se porter acquéreur de 50 000 logements. De quoi réduire les encours en stock, mais certainement pas de quoi relancer durablement le marché immobilier et en particulier celui de la construction neuve.
Charles SANNAT
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