Hier, la Commission Européenne parlé et Bruxelles demande aux États membres de réduire de 15% leur consommation de gaz dès le 1er août 2022. En cas de difficulté majeure, cet objectif deviendrait contraignant.
Il n'en fallait pas plus pour que le Figaro titre avec justesse ce que vous savez déjà depuis un certain temps…
« Gaz : l'Europe se prépare à entrer dans une économie de guerre »
« L'Europe a basculé mercredi 20 juillet dans l'économie de guerre. La Commission a présenté son plan de bataille destiné à préparer l'UE au scénario du pire, à savoir une rupture totale des approvisionnements en gaz russe. Pour mémoire, la Russie a fourni en 2021 quelque 150 milliards de m³ de gaz, soit 40% des importations de l'UE. Alors que Vladimir Poutine s'emploie depuis plusieurs mois à jouer avec les nerfs des Européens en représailles des sanctions imposées en réponse à la guerre en Ukraine et que l'inquiétude domine sur la reprise -et avec quel volume- du gazoduc Nord Stream 1 – l'annonce est attendue pour jeudi -, la Commission prend donc les devants. «L'objectif est de limiter les risques, de montrer à Poutine et aux marchés que l'Europe pourrait traverser une telle crise», confie un diplomate.
Le plan de la Commission appelé «Économiser le gaz pour un hiver sûr» repose sur un triptyque : substitution, solidarité et sobriété. Bien évidemment, le pilier de la sobriété risque de susciter bien des inquiétudes parmi les citoyens et les entreprises. En effet, la Commission n'y va pas par quatre chemins. Elle demande aux États membres de réduire volontairement leur consommation de gaz de 15 % dès le 1er août et jusqu'au 31 mars 2023. En cas de perturbations majeures du fait d'une pénurie de gaz, cet objectif identique pour tous les pays de l'UE deviendrait contraignant. La Commission s'appuie notamment sur l'article 122 des traités de l'UE qui, du reste, colle parfaitement aux scénarios les pires. Il est ainsi stipulé que «le Conseil, sur proposition de la Commission, peut décider, dans un esprit de solidarité entre les États membres, des mesures appropriées à la situation économique, en particulier si de graves difficultés surviennent dans l'approvisionnement de certains produits, notamment dans le domaine de l'énergie. » Autant dire que Bruxelles s'apprête à prendre vraiment la main sur le marché européen de l'énergie et sur le sacro-saint mix énergétique des États membres ».
A ce stade, je voulais partager avec vous une inquiétude. Bruxelles prendra évidemment la main sur le marché de l'énergie européen, non pas par compétence et efficacité, mais par avidité de pouvoir et volonté de puissance, pour se penser comme un véritable état. La suite est assez facile à prévoir. Alors qu'il faudrait décentralisation, coopérations et agilité des différents états membres, nous aurons droit à une collectivisation étouffante et inefficace. La technocratie européenne va créer ses propres désordres qui viendront s'ajouter à ceux bien réels du terrain.
L'économie de guerre, je vous en parle depuis quelques temps déjà et c'est bien évidemment la nécessité de désigner qui est prioritaire et qui ne l'est pas! Qui est essentiel et qui ne l'est pas.
Nous avons les premières pistes précises, et c'est le moment sans doute de vendre vos titres LVMH…
Des secteurs à protéger
« Soucieuse de sensibiliser l'opinion publique européenne à la gravité de la situation, la Commission a même publié mercredi la liste des secteurs dont l'activité devra être protégée en cas de crise. Parmi ces secteurs, la défense et la sécurité, la santé, l'alimentation, les engrais ou encore l'environnement. «Il faudra bien continuer à traiter les eaux usées», souligne un bon connaisseur du dossier. Les hôpitaux et les écoles ne seraient pas touchés, si ce n'est qu'il leur sera sans doute demandé de réduire le chauffage et de régler les climatiseurs sur des températures plus élevées. Les industries pour lesquelles il est très compliqué voire impossible d'arrêter les lignes de production seraient également épargnées. À l'inverse, d'autres activités doivent d'ores et déjà se préparer à voir éventuellement leur production s'arrêter dans les prochaines semaines et les prochains mois. Notamment l'industrie du luxe ».
Vous remarquerez et ce n'est pas mon expression mais l'intertitre du Figaro que je reprends que l'on ne parle pas des secteurs que l'on va sacrifier et exécuter en place publique sur l'autel des pénuries d'énergie. Non. On parle de « secteurs à protéger » c'est nettement plus « positif » et moins anxiogène pour les ménagères de plus ou de moins de 50 ans!
Pourtant, protéger des secteurs, c'est en sacrifier d'autres. Il est peu probable que le peuple et les entreprises soient conviés au débat.
Désormais dans notre monde post-démocratique, on impose. Au nom du bien, on sait mieux que vous ce qu'il faut que vous fassiez pour votre bien.
Si vous n'êtes pas d'accord?
Rien à faire.
On vous imposera donc toutes les restrictions qui seront jugées nécessaires, et si vous n'êtes pas essentiel gare à vous.
Je vais vous faire une confidence. Il y a peu de chance que vous soyez considéré comme essentiel. Votre électricité ou votre gaz sera limité, coupé, parfois réduit, toujours plus cher et plus couteux pour vous forcer à mettre deux pulls, puis 3 si nécessaire.
C'est dans ce contexte d'économie de guerre sur le front de l'énergie pour le moment et de pénuries au sens large qu'il faut vous préparer. C'est pour cette raison que j'ai écrit ce dossier spécial consacré à l'élaboration du plan d'urgence énergétique personnel que vous pouvez déployer et concevoir. L'hiver se prépare toujours l'été. C'est donc le moment de prendre certaines mesures. Ceux qui ont une cheminée ou une cuve à fioul peuvent évidemment faire rentrer du bois ou du rouge pendant la canicule et alors que les prix sont un peu en baisse.
Charles SANNAT
0 Commentaire